Il est vieux, mourant, riche et seul, avec pour seul compagnon son valet, majordome, Moska. Lui, c’est Volpone, interprété par Roland Bertin dans cette pièce du dramaturge anglais Ben Jonson (1572-1637).
C’est Nicolas Briançon qui la revisite, lui donnant une touche de cynisme supplémentaire, et une fin différente de l’originale.
En ce qui concerne Nicolas Briançon, la performance est double puisque c’est également lui qui tient le rôle de Moska, le fidèle serviteur.
Le rideau s’ouvre sur une pièce coffre fort, obscure et sinistre, envahi par des personnages à mi chemin entre personnages de la comedia del arte et sombres vautours attirés par l’or et les richesses
La pièce commence sur une tirade qui pourrait ressembler à celle de Louis de Funés : » il est l’or monseignor »
Très vite les différents personnages sont identifiés, une véritable galerie de cupidité, narcissisme, égocentrisme et
Volpone comble la vacuité de son existence, sa vie solitaire, en manipulant tous ceux qui l’entourent …
Ainsi défilent autour de son lit de mourant toutes les personnifications de tout ce qui est laid et petit dans l’âme humaine, chacun ayant ses spécificités . Ils sont prêts à déshériter leur fils ou vendre leur femme pour la promesse d’un hypothétique héritage qui ne leur reviendra jamais . Aveuglés par leur cupidité ils ne voient pas que Moska les manipule et se joue d’eux comme on jouerait avec des marionnettes.
Une cour de parasite autour d’un vieillard seul et d’un valet presque lyrique dans ses mensonges qu’il libère et distille à l’attention de chacun .
Mais l’amour s’infiltre dans la fange ,le cynisme se dissout dans la beauté et l’innocence de la jeunesse.
Le jeune couple, seuls innocents, loyaux et honnêtes, n’est pas sans rappeler le couple de « L’école des femmes « , quelques décennies plus tard.
Suspens et rebondissements, la fin inventée par Nicolas Briançon donnerait-elle une touche d’humanité à l’immonde Volpone ?
Une chose est sure : la vieillesse est une plaie universelle dont on ne ressort jamais indemne …
Alors profitez de la vie, et commencez en allant voir cette pièce !
Théâtre de la Madeleine
19 Rue de Surène 75008 Paris
01 42 65 07 09 |
20h30 du mardi au samedi
17h le samedi et le dimanche
Durée : 1h45 sans entracte
Tarifs : De 17 € à 54 €
Nous aussi on a adoré ce spectacle, du très grand Briançon (encore une fois) !
le théâtre, quand il est de qualité, permet de passer un moment magique 🙂
Ta critique me donne envie.
J’ai déjà vu cette pièce il y a longtemps et j’en garde un très bon souvenir.
J’irais bien voir cette nouvelle « version »
ce sera d’autant plus intéressant sans doute si tu l’as déjà vue dans sa version « originale » !