BATSHEVA DANCE COMPANY
La Batsheva dance Company s’est produite pendant 4 jours sur la scène prestigieuse de l’Opéra de Paris.
Si vous êtes un amateur de danse contemporaine, vous en savez déjà sans doute beaucoup plus que moi sur cette troupe de ballet contemporain israélienne fondée en 1964, et rien dans ce qui suit ne vous surprendra.
Si, par contre, comme moi, vous ne connaissez pas grand chose aux chorégraphes de notre temps, alors, comme c’était mon cas, peut-être même pensez-vous que la danse contemporaine est à la danse ce que les performances conceptuelles, les ready-made pompeux, ou les grosses sculptures de chien en couleur fushia sont à l’art. Détrompez-vous.
Parce que l’art dans toute sa splendeur ne nécessite aucune explication, pas d’enseignement particulier, juste de l’émotion à l’état pur.
Et si vous avez la chance de vous trouver un jour dans une ville où se produit la Batsheva Dance Company, n’hésitez pas une seconde, sautez-y, courez-y, plongez-y … Bref ne manquez cette expérience sous aucun prétexte.
Vous n’imaginez pas l’émotion intense que peuvent créer ces vingt corps en mouvement, que dis-je … En suspension, en lévitation, en bouillonnement, en impulsion, en révolte contre l’immobilisme, en tremblement, en turbulence, en insurrection. Vous n’imaginez pas la sensibilité, la poésie, la passion que produisent ces vingts jeunes femmes et jeunes hommes, et encore moins la fureur, la puissance, l’exaltation qui se dégagent de leurs enchaînements parfaits.
Qu’ils dansent seuls, en couple, en groupe ou que ce soit la compagnie toute entière qui entre en transe, qu’ils accompagnent le raffinement des variations Goldberg de Bach ou les explosions rythmiques de la musique électronique, on est comme hypnotisé par le contraste entre la liberté des corps, la spontanéité des mouvements, et l’harmonie de l’ensemble.
Les trois temps de Three, Bellus, Humus, Secus, ne durent qu’un peu plus d’une heure.
Rarement une heure aura parue si courte.
Une heure durant laquelle puissance et grâce s’allient dans tous ces corps, qu’ils soient féminins ou masculins.
Parce que la beauté, l’élégance, la grâce, n’ont pas de sexe.
On en redemande, mais c’est sans doute au-delà du possible, tant l’énergie dépensée doit être immense. Alors, pour se consoler, avec tout le public du Palais Garnier, comme un ensemble nous-aussi, on applaudit de longues minutes, debout, à tout rompre, pour les admirer encore, dans leur costume si simple qu’il laisse transparaître l’intensité de l’effort, et presque les battements des coeurs.
Il est impossible de retranscrire en mots l’émotion qui a frappé l’audience durant l’heure qu’a duré ce spectacle unique et extraordinaire. Les quelques images ci après donnent un aperçu de leur talent, mais rien ne vaudra l’heure de communion que nous avons vécue hier soir.
Alors, pour aller les admirer, suivez leur tournée et réservez ! Ils seront à Pau ce mercredi, puis à Modène, Liège, et bien sur à Tel Aviv.
Batsheva Company – Opéra de Paris
article écrit par C lui, avec quelques ajouts de ma part
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