Gauguin l’alchimiste – l’histoire de l’exposition
L’exposition Gauguin l’alchimiste réunit plus de 230 oeuvres de l’artiste, dont seules 54 sont des peintures.
Le ton est donc donné. On va découvrir ici les facettes méconnues de la production artistique de l’artiste.
C’est la première exposition à adopter l’angle de l’étude de la complémentarité des créations de Paul Gauguin. Ici, ce sont céramiques, sculptures, blocs de bois même qui côtoient gravures et dessins en complément des tableaux familiers ou plus méconnus.
Des oeuvres rassemblées des 4 coins du monde, du musée d’Orsay au Musée Pouchkine en passant par l’Art Institute de Chicago.
C’est en collaboration avec ce dernier qu’est née l’idée de cette exposition unique. L’Art Institute de Chicago détient un fonds extrêmement conséquent d’oeuvres graphiques de Gauguin, mises à disposition pour cette exposition. Pour les sculptures, et céramiques, c’est le musée d’Orsay qui est mis à contribution.
Gauguin l’alchimiste – le parcours de l’exposition
Il s’agit là d’un voyage. Dans le temps avec la fresque chronologique que l’on découvre dans la première salle et qui décrit le parcours de Gauguin. Voyage géographique, au gré des différentes destinations de l’artiste, mais aussi un voyage dans son oeuvre bien plus multiple que je ne l’imaginais.
Le droit d’oser, c’est ce qu’il revendique et c’est ainsi que l’exposition commence. Avec cette revendication qu’il clame et met en oeuvre de Paris à la Bretagne puis jusqu’aux îles.
On découvre ses premières inspirations dans la première section de l’exposition : la fabrique des images. Ici, dans le laboratoire des formes, on découvre ses débuts avec ce Degas dont il reprend certains motifs dans plusieurs de ses oeuvres.
Pissarro sera son guide et celui qui le lancera dans le monde des impressionnistes.
Il s’inspirera un temps de ses oeuvres.
On observe déjà les allers retours d’un support à un autre, la façon dont chacune de ses créations alimente l’autre.
De l’esquisse au tableau.
Et de l’objet lui même à sa représentation.
La deuxième section se concentre sur sa période bretonne.
Ici prennent forme ses variations sur le motif.
D’un support à un autre. Du bois à la céramique comme sur cette oeuvre en céramique et son pendant sculpté.
Cette exposition peut être hautement ludique si l’on se lance dans une chasse aux représentations similaires dans des oeuvres si multiples.
Ou encore en cherchant le mélange des oeuvres quand Gauguin se met en mode Inception
Changeons d’étage, pour entrer dans l’univers des îles. Un premier voyage à Tahiti permet à Paul Gauguin de construire sa première imagerie de la vie tahitienne. Habitée de douceur, simplicité, et jeunes filles pures et en harmonie avec la nature.
Cet imagier des tropiques met également en lumière le manuscrit de Gauguin, Noa Noa, journal de ses voyages riche en illustrations de sa main.
L’exposition se finit par « En son décor » et le lieu où Paul Gauguin finira sa vie : la maison du jouir.
Gauguin l’alchimiste – Gauguin sauvage et sulfureux ?
Parce qu’il faut le dire, l’histoire de Paul Gauguin est faite de rencontres et de ruptures assez violentes.
Commençons par Pissarro, son mentor, son modèle, celui qui le lance dans la sphère artistique parisienne.
Et puis il se fâche avec lui, brutalement, définitivement, tel l’élève qui soudain veut dominer son maître.
Entre temps, ou serait-ce en même temps, c’est aussi avec Paul Signac qu’il se brouille pour ne plus jamais revenir sur cette rupture.
En 1888, c’est chez Vincent Van Gogh qu’il s’installe à Arles. Un tête à tête qui se terminera comme on sait : Vincent Van Gogh se coupera une oreille.
Et puis il y a sa relation aux colonies, et aux « bons sauvages » comme il les a décrits.
Gauguin, un homme complexe, dans son oeuvre comme dans sa personnalité.
Gauguin l’alchimiste du 11 octobre 2017 au 22 janvier 2018
GRAND PALAIS, GALERIES NATIONALES
3, avenue du Général Eisenhower
75008 Paris
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