L’exposition Helena Rubinstein – l’aventure de la beauté offre une occasion unique de découvrir le destin d’une femme hors du commun qui a accompagné par ses actions l’émancipation des femmes du monde entier. Née en 1872 dans un quartier pauvre de Cracovie, sa vie sera une succession de choix audacieux pris par une femme forte et déterminée. Rencontre avec une héroïne des temps modernes.
Helena Rubinstein – la détermination visionnaire
Née en Pologne, à Kazimierz, un faubourg de Cracovie , rien ne la prédestinait au parcours extraordinaire qui fut le sien. Issue d’une famille nombreuse juive et pauvre, elle prend très vite son destin en main. Brisant toutes les conventions de l’époque, elle refuse un mariage arrangé 1894, puis en 1896 elle est éxilée par sa famille qui l’envoie en Australie pour travailler chez des oncles qu’elle n’a jamais rencontrés. Dans ses bagages, de petits pots de crème pour le visage, confiés par sa mère; parce qu’en Pologne, chaque famille a sa propre recette pour protéger son visage contre le froid et le vent. A Melbourne elle crée sa première crème de soin qui protégera le visage du soleil et de la chaleur, et elle lui donne le nom de Valaze.
S’en suit l’ouverture de son premier salon de beauté à Melbourne. Elle maitrise son image, invente le marketing et la publicité. Elle est la première à faire appel à une actrice pour promouvoir ses produits, inventant ainsi bien avant l’heure l’égérie de marque.
Reconnue comme une spécialiste de la beauté, elle décide de s’attaquer au vaste monde. Londres sera sa prochaine étape. Cette grande dame d’1m47 tient désormais sa vie en main. Ni ses maris à venir ni ses enfants n’entraveront son parcours extraordinaire. Elle créé un empire alors que les femmes commencent à peine à avoir le droit de voter dans certains des pays qu’elle traverse. Partie de rien, elle deviendra celle que tout le monde appelle Madame.
Connue pour son empire dans le monde de la beauté, elle est également une grande mécène, et se construit une collections d’oeuvres d’art impressionnante tout au long de sa vie.
Elle meurt en 1965 à l’âge de 93 ans.
Helena Rubinstein – l’aventure de la beauté
Tout commence en Pologne quand sa mère applique chaque soir la crème qu’elle a fabriquée selon sa propre recette sur le visage de ses huit filles. Quand Helena part pour l’Australie, c’est Gitel qui lui confie les précieux douze petits pots de crème qui vont l’accompagner dans sa quête de la beauté et de sa liberté. Elle associe crème de beauté et science, puisqu’elle se forme auprès d’un pharmacien australien pour créer sa première crème qui la rendra célèbre.
Elle aime se mettre en scène en blouse blanche dans ses laboratoires, elle qui prétendra longtemps avoir commencé des études de médecine.
Pour elle la beauté est un outil d’émancipation au service des femmes. De fait, « à chaque fois, son enseignement de la beauté escorte l’évolution des femmes » analyse Michèle Fitoussi, commissaire de l’exposition. Alors qu’elle est à Melbourne, les femmes obtiennent le droit de vote précisément lorsqu’elle ouvre son premier salon de beauté. Puis à Londres, les suffragettes défilent dans les rues pendant qu’Helena assoie sa réputation en s’installant dans le quartier de Mayfair.
Helena Rubinstein – Parcours en 7 villes
L’exposition Helena Rubinstein – l’aventure de la beauté est orchestrée autour des sept villes qui ont marqué le parcours de cette femme que rien n’arrêta jamais : Cracovie, Vienne, Melbourne, Londres, Paris, New York, Tel Aviv. Pour illustrer la vie de cette voyageuse infatigable, chaque étape de la visite commence par une photo d’Helena Rubinstein à bord de l’un des multiples moyens de transport qu’elle empruntera tout au long de sa vie.
Chaque étape est émaillée de photos et d’écrits personnels, de tableaux et de sculpture. On peut également y admirer des tenues créées pour elle par les plus grands noms de la mode, de Poiret à Saint Laurent.
Chacun des moments de vie décrits est l’illustration de la ténacité et de la persévérance d’une femme sans concessions. Mon anecdote préférée se déroule à New York dans les années 30. Seule, elle souhaite louer un appartement sur Park Avenue, mais se voit opposer un refus à cause de son appartenance à la religion juive. Loin de se laisser démonter, elle achètera tout l’immeuble !
Vous l’aurez compris, j’ai été subjuguée par cette exposition. Et pour ne pas l’abandonner complètement, je me suis immédiatement plongée dans la biographie écrite par Michèle Fitoussi, la commissaire : Helena Rubinstein, la femme qui inventa la beauté
Helena Rubinstein – l’aventure de la beauté
Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
Du 20 mars 2019 au 25 août 2019
Hôtel de Saint-Aignan 71, rue du Temple 75003 Paris
Tel. 01 53 01 86 60