Nous vous aimons, Madame – Hommage à Simone Veil

Lors du discours qu’il prononça pour accueillir Madame Simone Veil à l’Académie FrançaiseJean d’Ormesson conclut ainsi : « Je baisse la voix, on pourrait nous entendre : comme l’immense majorité des Français, nous vous aimons, Madame ». Cette exposition reprend cette phrase pour rendre l’hommage qu’elle mérite à cette grande dame qui a marqué son époque.

Nous vous aimons, Madame
Nous vous aimons, Madame

Nous vous aimons, Madame – une grande dame

C’est à la lecture de l’autobiographie de Simone Veil,  « Une vie », que cette grande dame est devenue pour moi la référence absolue de courage, de beauté intérieure, extérieure, d’élégance et de résilience. Cette femme a été confrontée à l’horreur sous ses formes les plus multiples et n’a pourtant jamais abandonné, faisant toujours le choix de la vie.

Simone Veil
Simone Veil

Qui d’entre nous aurait eu le courage et la dignité dont elle a fait preuve tout au long de son existence face aux obstacles et aux drames que la vie lui a réservés ?

La déportation, l’agressivité de ses pairs masculins, les moqueries, les insultes et les huées, elle a su traverser tous les obstacles sans jamais baisser les bras. Tout en gardant toujours la tête haute et en ne se détournant jamais de ses objectifs.

On l’associe souvent à certains moments charnières de son parcours personnel ou de la vie de la nation, tels que la déportation ou, plus tard, la défense du droit des femmes à l’avortement. A ce sujet, elle le disait elle même  » Je savais que le combat allait être sans merci, violent. Mais je ne mesurais pas la haine terrible que j’allais susciter » Rien ne lui a jamais été épargné. Attaquée, insultée, et toujours debout.

On sait moins qu’elle a été la femme des premières fois, elle qui fut successivement :

    • la première femme secrétaire générale du Conseil supérieur de la Magistrature
    • la première femme ministre de la Vème République
    • la première femme à la tête du parlement européen

Tout au long de cette exposition on apprend donc à quel point elle fut plus qu’unique.

L’exposition – un parcours chronologique

L’exposition est donc construite chronologiquement. On commence par l’enfance heureuse à Nice d’une jeune fille, ses parents, ses soeurs et son frère.

Simone Veil - Nice
Simone Veil – Nice

Documents d’archives , photos personnelles confiées par la famille et documents publics ont permis de construire ce chemin heureux, dramatique, vivant. Les souvenirs d’un monde heureux disparu laissent la place à l’horreur de la déportation.

Simone Veil reviendra vivante, même si elle laissera un morceau de son âme dans les camps, comme tous les déportés.

Simone Veil - fiche de santé à la sortie du camp
Simone Veil – fiche de santé à la sortie du camp

« Au moment de la libération je me suis vue dans le regard des premiers anglais qui  sont entrés dans le cas, c’est la que j’ai eu conscience «

Alors, de retour, elle fera le choix de la vie.

 Devenue étudiante, elle rencontre son mari à Sciences Po. Après la naissance de ses trois fils, elle choisit de travailler et devient magistrate.  On découvre une part méconnue de cette carrière si riche : son engagement pour améliorer les conditions de détention des prisonniers, en France, mais aussi en Algérie.

Puis tout s’enchaîne lorsqu’elle devient ministre de la santé et porte la loi pour le droit à l’avortement. Son discours, manuscrit, fait partie des archives inédites présentées.

Pourtant, ce qui est le plus émouvant et le plus fort, c’est son combat pour le devoir de mémoire avec un témoignage poignant sous forme d’entretien intimiste avec Serge Moati.

Là, elle que l’on a souvent décrite comme froide et dénuée d’émotion se livre. Ses mots sobres et pudiques m’ont fait verser des larmes impossibles à contenir.

La dignité de ses mots ne rendant le témoignage que plus fort et bouleversant.

« Les forces physiques sont revenues très vite. Le reste n’est jamais revenu »

On la découvre fille, sœur, déportée, étudiante, épouse, mère, magistrate, ministre, européenne, académicienne, porteuse de mémoire, toujours avec la même détermination.

« Son courage et sa dignité l’honorent et nous obligent »  a dit le commissaire de l’exposition.

Merci Madame.

Simone Veil 1927 - 2017
Simone Veil 1927 – 2017

Nous vous aimons, Madame – exposition du 28 mai au 21 août 2021

Gratuite sur réservation

Hôtel de Ville Salle Saint-Jean 5 rue Lobau 75004 Paris

Galerie Démasqués – Outside in !

Quand l’univers des galeries d’art se réinvente, ça donne la Galerie Démasqués ! Un passionné d’art urbain qui créé un concept jusque là purement digital, et qui aujourd’hui, rentre de plein pied dans le monde du réel.

Galerie Démasqués
Galerie Démasqués

Galerie Démasqués – docu-série sur l’art

Lui, c’est Arthur Bessaud. Passionné d’art, il veut en savoir plus sur les coulisses, les motivations et les envies des artistes. Voilà comment nait l’idée de sa série « Démasqués ». Il part alors à la rencontre des étoiles (montantes ou déjà ultra scintillantes) de l’art urbain. Depuis juin 2018 il filme les artistes en pleine création. Il les  interroge également, les interview, les suit dans leur démarche. Et au fil des mois la série « Démasqués » en est déjà à sa saison 4 ! Cette docu-série rencontre un tel succès qu’en 2020 il créé sa Galerie Démasqués qui édite tous les mois avec les artistes des oeuvres en série limitée. Et ça marche ! Avec treize collections éditées à l’appui, il décide de fêter le premier anniversaire de la galerie en faisant sa première incursion dans le monde physique.

Avec Outside In, accompagné de 4 artistes qui n’ont plus à faire leurs preuves, il s’attaque à un superbe appartement et leur donne carte blanche pour exprimer leur art.

Outside In – l’art urbain s’attaque aux murs d’un appart du XVIème siècle

Un appartement parisien, quatre artistes, un projet : faire du lieu un chef-d’oeuvre éphémère de l’art urbain.

Arthur Bessaud s’est entouré de quatre noms connus et reconnus de l’art urbain : Tanc, Alexone Dizac, Skio et Arnaud Liard. Chacun s’est vu attribuer une pièce pour laisser libre cours à sa créativité.

Dans le Grand Salon, TANC envahit les murs mais tout en restant dans le cadre des moulures. Des oeuvres signature, intitulées « écritures automatiques » directement sur les murs, mais aussi sur toiles, à emporter. Parce que chaque artiste proposera un nombre limité de ses oeuvres à la vente.

Pour la Master bedroom, c’est SKIO qui prend la main. Ses silhouettes féminines s’intègrent à la perfection au décor qu’il créé pour leur donner l’écrin qu’elles méritent.

Dans la chambre d’amis, les bestiaire joyeux et coloré d’Alëxone Dizac prend possession des lieux. Ses créatures cohabiteront avec une série de 15 bustes en porcelaine faits à la main.

Et pour finir, ou serait-ce pour commencer, dans le boudoir de l’entrée, Arnaud Liard balafre les murs du sol au plafond de couleurs éclatantes. Sans oublier une série de neuf petites oeuvres encadrées qui sauront séduire le visiteur, vendues à l’unité (200€) mais qui sont présentées en tryptiques, histoire de vous donner des idées !

Arnaud Liard
Arnaud Liard

 

Outside In

Du 29 mai au 13 juin l’appartement ouvrira ses portes au public. Pour vous rendre dans ce lieu encore mystérieux, il vous faudra aller dans le Marais. Les visites se feront sur réservation. Pour bloquer votre créneau, il vous suffit de suivre le compte de la galerie, c’est à dire @arthurbessaud sur Instagram, et il vous dira tout !

Là, vous pourrez explorer chaque recoin de chacune des pièces, mais aussi faire l’acquisition des tableaux et oeuvres exposés.

Une partie des bénéfices de la vente sera reversée à l’association Le Filon qui soutient des femmes sans-abri.

adresse : 5 rue des Fontaines du Temple 75003 Paris Réservations sur http://www.galeriedemasques.com

 

Nikos Aliagas- les parisiennes

Nikos Aliagas – les parisiennes s’expose sur les grilles de l’Hôtel de Ville de Paris à partir du 20 avril.  L’exposition pourrait tout simplement s’intituler « Parisiennes je vous aime ». Partons à la rencontre de celles qu’il a choisies pour raconter les parisiennes et leurs histoires.

Les parisiennes - photo par Nikos Aliagas
Les parisiennes – photo par Nikos Aliagas

Nikos Aliagas – les parisiennes

Au fil des années Nikos Aliagas nous a habitués à des expositions photos dans notre belle capitale. Aujourd’hui c’est sur les parisiennes qu’il a choisi de pointer son objectif. Né à Paris, elles ont habité son quotidien depuis l’enfance. Il les observait, les admirait, et c’est donc naturellement qu’aujourd’hui il leur rend un hommage photographique. Tour à tour fasciné, admiratif ou ému, Nikos partage ces moments saisis au fil de ses déambulations et de ses rencontres parisiennes.

Les parisiennes - photo de Nikos Aliagas
Les parisiennes – photo de Nikos Aliagas

Il le dit lui même, les parisiennes sont l’essence même de la cité. Je ne peux que valider cette affirmation à 100% ! Son appareil photo, il ne le quitte jamais. Et c’est avec lui qu’il raconte, transmet ses émotions.

Parisienne - photo par Nikos Aliagas
Parisienne – photo par Nikos Aliagas

Nikos Aliagas – LA parisienne

En visitant cette exposition en plein air, vous allez croiser des portraits de mères et de grands-mères, d’étudiants ou de professionnelles dans des univers aussi divers que la coiffure, l’hôpital, le sport ou la police. 

Je me suis alors demandée s’il y en avait une, une parisienne, que Nikos aurait aimer croiser, celle qui manquerait à sa galerie de portraits de femmes.  Et j’ai également voulu savoir si pour lui il y avait une définition de LA parisienne. Je lui ai donc posé la question, et il a eu l’extrême gentillesse de me répondre.

« Pour moi la parisienne n’est pas une image posturale… Ce n’est pas le life-style que je recherche mais les histoires. Des tranches de vie de femmes de tous les jours qui ne cherche ni la lumière, ni la reconnaissance. Hors dans mon objectif, je les reconnais pour ce qu’elle nous raconte comme histoire, dans un regard on peut lire les plus belles histoires. 

Kiki de Montparnasse - Man Ray
Kiki de Montparnasse – Man Ray

J’aurais aimé photographier Kiki Montparnasse, elle fut la muse des plus grands dans les années 20… De Modigliani à Man Ray. Elle savait tout faire, elle était chanteuse, actrice, danseuse, modèle et actrice. Une femme libre ! Hemingway avait écrit sur elle aussi. »

Merci à Nikos Aliagas pour ces superbes images, et pour son indéfectible disponibilité.

Les parisiennes – à partir du 20 avril
Grilles de l’Hôtel de Ville rue de Rivoli 75001 Paris

Le chat de Geluck aux Champs Elysées

Si vous avez eu l’occasion de passer par les Champs Elysées, vous avez forcément aperçu ces chats géants qui observent les passants. Vous vous êtes même sans doute arrêtés pour les regarder de plus près. Après tout, les occasions de « visiter » une exposition sont rares, alors pourquoi bouder son plaisir. C’est donc le chat de Geluck en 3D version géante qui vous a séduits. Mais que fait-il sur la plus belle avenue du monde ?

Le chat de Geluck
Le chat de Geluck

Le chat de Geluck aux Champs Elysées – mission accomplie

Cette exposition répond clairement à la fameuse maxime : « on est jamais mieux servi que par soi-même« . En effet, chacun de ces chats est proposé à la vente pour la modique somme de 300 000 à 400 000 euros. Mais pas la peine de se précipiter, la plupart d’entre eux sont déjà vendus. Philippe Geluck assure qu’il ne touchera rien à titre personnel. Par contre, les sommes encaissées participeront au financement du musée que l’artiste belge souhaite ouvrir en 2024 à Bruxelles.

La Mairie de Paris garantit par ailleurs que cette exposition n’a rien coûté au contribuable parisien, Philippe Geluck en ayant assumé le financement.

Maintenant que nous sommes rassurés sur les aspects financiers, il ne reste plus qu’à profiter. En déambulant depuis la place de la Concorde, on peut donc admirer 20 sculptures du personne signature de Geluck : le Chat. Les sources d’inspiration de Geluck sont multiples.

Geluck - Tutu et Grominet
Geluck – Tutu et Grominet

Sa danseuse est un clin d’oeil  à La Danseuse à la barre de Botero, son illustre prédecesseur qui a également exposé sur les Champs Elysées en 1992.

Le martyre du chat - Philippe Geluck
Le martyre du chat – Philippe Geluck

Quant à son chat transpercé de crayons, il est un hommage aux victime de Charlie Hebdo.

Est-ce une ode au personnage fétiche de l’artistel’illustration de la démesure d’un égo ou simplement le fruit de considérations bassement matérielles ? L’évènement fait polémique. Mais une chose est sure, les statues font sourire la plupart de ceux qui les admirent. Pari gagné donc si l’évènement apporte un peu de légèreté dans un contexte pesant.

Le chat – processus créatif

On pourrait penser que cette exposition de sculptures était une première pour Philippe Geluck dont on connait principalement les  croquis humoristiques et les bandes dessinées.

Son Chat à l’humour plein d’ironie fait son apparition  en 1983 dans un supplément du journal belge Le Soir . Depuis cette date, Geluck a publié vingt et un albums  qui ont tous remporté un franc succès.

Mais en fait sa première version de sculpture du Chat date de 1988 lorsqu’il lui donne vie à partir de terre glaise. Un moulage permet alors de fabriquer une cire qui aboutit au résultat final en bronze.

Pour ses sculptures monumentales, une vingtaine d’étapes a été nécessaire. Du premier croquis à l’oeuvre finale, mesurant jusqu’à 2m80 et pesant entre 800 et 1200kgs. La fabrication en a été 100% locale, réalisée en Belgique à l’aide d’artistes et artisans belges.

le Chat Déambule - Philippe Geluck
le Chat Déambule – Philippe Geluck

Quand elles quitteront les Champs-Elysées, le 9 juin 2021, ce sera pour rejoindre Bordeaux où l’exposition sera inaugurée le 17 juin.

En attendant, pour en savoir plus sur chacune des statues, une application mobile permet accéder à des fiches descriptives de chacune d’entre elles.

Bonne balade !

L’Hôtel de la Marine – réunion de chantier

Nous avons tous déjà admiré la parfaite symétrie des deux façades qui encadrent la rue Royale sur la place de la Concorde. Mais connaissons nous leur histoire, et en particulier celle de ce que l’on connait aujourd’hui sous le nom d’Hôtel de la Marine ? Ce n’était pas mon cas.  Pourtant, alors que le chantier de restauration est entrain de prendre fin,  j’ai eu la chance de pouvoir le découvrir et de rencontrer tous ceux qui oeuvrent à la renaissance du lieu. Quel bonheur de pouvoir partager ces découvertes avec vous !

L’Hôtel de la Marine – un peu d’histoire

Tout commence avec Louis XV. Ce roi ne supporte pas de ne pas avoir sa propre place royale !
C’est donc décidé, lui aussi pourra revendiquer une statue qui trônera au centre d’une place qui portera son nom. La statue est érigé aux portes de Paris, à l’extrémité du jardin des Tuileries. Quant à la place, il va falloir la créer de toutes pièces. Elle sera nommée : place Louis XV.
Anonyme. Place de Louis XV. Dédié au Roi. Eau-forte. Paris, musée Carnavalet.
Anonyme. Place de Louis XV. Dédié au Roi. Eau-forte. Paris, musée Carnavalet.

Une fois la statue équestre du souverain en place, deux façades sont érigées afin de la mettre en valeur,tel un décor de théâtre. Il n’est pourtant pas question d’en rester là. Derrière la façade de droite le roi entreprend la construction d’un édifice qui deviendra le garde meuble de la couronne. C’est ici que sera orchestrée la vie des meubles royaux sous la responsabilité de l’Intendant qui logera sur place. Deux intendants s’y succéderont avant la Révolution. Mais en 1789 le roi Louis XVI et son gouvernement reviennent à Paris. Le ministère de la Marine va prendre ses quartiers dans ce que l’on connait aujourd’hui comme l’Hôtel de la Marine jusqu’à 2015.

Lorsque le ministère de la Marine rejoint Balard, on dit que les marins postés place de La Concorde seraient restés à leur poste jusqu’à la dernière seconde avant de finalement quitter les lieux.

C’est  le Centre des Monuments Nationaux qui remporte l’appel d’offre de rénovation de ce lieu patrimonial. Le chantier lancé doit arriver à terme dans le courant du mois d’avril. Partons donc ensemble à sa découverte avant la réouverture des portes.

L’hôtel de la Marine – la visite du chantier

Comme pour chaque chantier, quand la date cible est proche, on perçoit une certaine effervescence, aussi bien dans les cours intérieurs, que les couloirs ou encore l’escalier d’honneur. Il en va de même pour la loggia et les appartements des intendants.  Chacun s’affaire à sa tâche, qu’il s’agisse de démonter les échafaudages, nettoyer les zones où le travail est terminé, et surtout apporter les dernières touches pour atteindre la perfection.

C’est ainsi que j’ai pu découvrir des les vestiges de temps passés alors qu’ils reprenaient leurs couleurs d’origine sous les mains expertes des meilleurs artisans d’art de France.

La visite commence. Le parti pris de la restauration a été de sonder chaque mur,  retrouver ainsi les peintures d’origine et les révéler en préservant la patine du temps. A certains endroits les artisans ont pu dévoiler jusqu’à 18 couches de peinture avant de découvrir l’originale.

Hôtel de la Marine - 13 couches de peinture
Hôtel de la Marine – 13 couches de peinture
Jusqu’à 500 artisans ont oeuvré sur place et participé à révéler les trésors dissimulés derrière décors, cloisons et ajouts effectués par le ministère de la Marine. Incroyablement tout a été préservé au fil des siècles, attendant juste de revoir la lumière du jour. Ainsi, au 1er étage une découverte magique : le cabinet doré. Au temps du ministère, une superbe cuisine professionnelle en inox avait pris possession des lieux.
Mais lorsqu’elle a été démontée, elle a laissé la place aux magnifiques décors du  XVIIIème siècle.
L’escalier d’honneur retrouve sa splendeur, et permet d’accéder à la galerie des ports de guerre, la galerie dorée,  pour mener au salon d’apparat de la Marine.
Hôtel de la Marine - escalier d'honneur
Hôtel de la Marine – escalier d’honneur
Chaque dorure reprend son éclat grâce aux gestes délicats des doreuses.
Et il y a de la poésie dans chacun de leurs mouvements.
Certains espaces affiches une sobriété d’une modernité inattendue, d’autres dissimulent des pièces cachées permettant d’espionner les conversations. N’ayez crainte, tous les secrets vous seront dévoilés dès que vous visiterez les lieux !
Hotel de la Marine - le couloir vers le bureau de l'intendant
Hotel de la Marine – le couloir vers le bureau de l’intendant
Quant à la loggia qui domine la place de la Concorde, elle est à couper le souffle.
 La visite prend fin sur une note libertine. Il faut traverser le cabinet privé du 1er intendant qui recevait ses conquêtes dans cette pièce exigüe couverte de miroirs du sol au plafond !

L’hôtel de la Marine – un lieu comme il n’en existe pas

Le CMN, gestionnaire de l’ensemble du lieu, a fait le choix de se propulser dans l’avenir en imaginant une approche multi-facettes pour ce lieu multiple tout en s’assurant d’un modèle économique solide.

Lieu patrimonial ouvert à la visite, espace artistique en collaboration avec la collection Al Thani, lieu de vie et de travail avec les espaces de coworking aux 2ème et 3ème étage, ainsi que les restaurants et la libraire seront les propositions multiples à disposition du public.
La visite s’effectuera avec un casque en son spatialisé qui accompagne le visiteur pendant toute la visite : le confident. Les éléments perturbateurs sont ainsi éliminés pour que le visiteur puisse se concentrer sur la visite. Les explications se déclenchent d’elles même au passage d’un espace à l’autre et s’adaptent au positionnement du visiteur dans l’espace.
Le parcours est scénarisé, des comédiens content la visite plongeant ainsi le visiteur dans le XVIIIème siècle.
Les cours ouvertes au grand public proposeront un café,un restaurant et une librairie accessibles sans visiter l’Hôtel.
L’Hôtel de la Marine s’intégrera au quotidien des parisiens de jour comme de nuit. En effet, la cour d’Honneur sera ouverte pour permettre un  passage direct de la rue Royale à la place Concorde.
Une façon inédite de croiser l’histoire avec un H jour après jour.
Vivement l’ouverture !
 Hôtel de la Marine 2 Place de la Concorde 75008 Paris
 article sponsorisé

Librairie Le Pont Traversé – qu’est-elle devenue ?

La librairie Le Pont Traversé est avant tout une façade connue de tous le promeneurs du jardin du Luxembourg. Comment ne pas s’arrêter devant cette superbe devanture qui revendique fièrement son nom et offre au passant un décor de têtes de boeuf sculptées et plaques émaillées, vestiges de la boucherie qui l’a précédée. Mais savez-vous ce qu’elle est aujourd’hui ?

Le Pont Traversé
Le Pont Traversé

Le Pont Traversé – un peu d’histoire

C’est le poète-écrivain surréaliste  Marcel Béalu qui créé la librairie « Le pont Traversé » en 1933, choisissant de lui donner le nom d’un recueil de contes de Jean Paulhan. La librairie s’installera rue de Vaugirard en 1973. Elle succède ainsi à une boucherie à la devanture si emblématique qu’elle est classée monument historique. Marcel Béalu puis sa femme ont ainsi accueilli les amateurs de livres rares et d’occasion jusqu’en décembre 2019, date à laquelle la femme du poète, Marie-José Comte-Béalu, a pris sa retraite. Petit à petit on a pu voir l’espace se vider de ses amoncellements de trésors littéraires. Vide, elle attendait un repreneur.

Le pont Traversé – coffee shop parisien

C’est chose faite. Voilà donc 3 semaines que Le Pont Traversé à rouvert ses portes. Premier soulagement pour ceux, comme moi, qui ignoraient que la façade était classée : à l’extérieur, rien n’a changé. Les têtes de boeufs entourent toujours la porte d’entrée. L’enseigne aussi est toujours là. En échangeant avec la nouvelle maitresse des lieux j’apprends qu’elle a eu obligation de préserver les décors de la façade, mais aussi le nom de cette nouvelle adresse.

A l’intérieur, l’espace s’est vidé, permettant de remettre en valeur les carrelages historiques de la boucherie d’antan. Un comptoir, quelques tables, et des rayonnages. Mais ce sont des produits d’épicerie qui ont remplacé les livres.

Aujourd’hui bien sur, impossible de s’attabler, mais il existe une offre à emporter. Le café Ten Belles pour votre latte ou votre expresso.

Des pâtisseries maison sont proposées tous les jours. Pour le salé, soupes, salades, burgers et pitas en tous genres.

Le Pont Traversé - menu
Le Pont Traversé – menu

Alors en attendant de s’installer sur place pour déguster un cookie ou une part de carrot cake, faites un petit détour après une promenade une Luxembourg !

Le Pont Traversé 62 rue de Vaugirard 75006 Paris

Galerie Roger-Viollet – documenter le monde

La galerie Roger-Viollet est bien plus qu’une galerie. C’est avant tout un fonds d’archives photographiques d’une richesse unique. Mais c’est également une histoire familiale, si riche et à la fin si tragique !

 

Galerie Roger-Viollet – une histoire photographique

L’agence Roger-Viollet existe depuis 1938. Tout commence par une histoire de famille, entre un père et sa fille. Henri Roger est chimiste, passionné de photographie, inventeur de divers procédés photographiques tels que la bi-location et la tri-location (superposition d’images) . En 1887 et 1900 il couvre les expositions universelles. Mais lorsqu’il décide de monter une exposition basée sur ses tirages, il constate qu’il ne dispose pas d’images des pavillons allemands. Le nationaliste qu’il est avait délibérément omis d’immortaliser ces installations.
Roger-Viollet - archives expositions universelles
Roger-Viollet – archives expositions universelles
 Hélène et lui partent donc en quête de clichés et tombent sur cette petite boutique parisienne qui en vend justement aux particuliers et en particulier aux étudiants des Beaux-Arts. Hélène qui se destinait à une carrière de journaliste décide alors de créer son agence. Elle rachète cette boutique qui devient l’adresse parisienne de l’agence Roger-Viollet. Sa vocation est et restera celle de documenter le monde et de vendre les droits des images. Elle et son mari Jean Fischer voyageront pour photographier ce qui manque à leurs archives. Mais sa force est avant tout d’avoir acheté de multiples fonds de studios, de photographes indépendants ou encore d’entreprises spécialisées en cartes postales ou photos de spectacles.  Une de leur plus belles acquisition qui est venue s’ajouter aux 6M d’images déjà en stock : le fonds du quotidien France-Soir.
La fin des protagonistes de cette aventure de documentation unique est tragique. Jean Fischer assassine sa femme Hélène alors qu’elle a 84 ans. Il prétend d’abord qu’il s’agit d’un suicide mais est rapidement inculpé et incarcéré.
Le fonds complet est alors légué à la ville de Paris.

Galerie Roger-Viollet – aujourd’hui

Après les difficultés classiques liées à un héritage, la Ville de Paris fini par récupérer le fonds . En 2019 elle décide de privatiser la partie commerciale ainsi que l’exploitation du fonds. Le projet vainqueur propose une valorisation financière mais aussi patrimoniale, incluant l’ouverture d’une galerie permettant de partager les merveilles dont elle dispose  avec le grand public.

C’est ainsi que les locaux qui n’abritaient que des bureaux et n’avaient jamais été ouverts aux visiteurs ont été modifiés pour permettre l’accueil des passionnés de photographie. Des expositions temporaires y seront également organisées.

Alors comment ça marche ?
Des centaines de boites contenant des milliers de clichés sont alignés sur les rayonnages, à portée de main. Vous avez une passion , un sujet de prédilection ? Identifiez la boite, et vous pourrez alors accéder à toutes les photos disponibles à l’intérieur. Attention, c’est addictif !
J’ai craqué pour une des multiples archives étiquettées « Notre-Dame« , et je n’ai pas été déçue !
On peut admirer, mais aussi s’offrir un tirage. Parce que l’agence a déjà numérisé plus d’un million de ses images,  le tirage sur place est même possible. Vous identifiez la photo, elle est imprimée (A4, A3 ou A2 sur place) et vous repartez avec ! Il y a tant d’images que c’est la garantie d’avoir un cliché quasi unique, un pan d’histoire rien que pour soi. Une merveilleuse idée de cadeau également. 
Pour exemple, un tirage A4 vaut 130€ ou 160€ encadré et concernant les photos de l’exposition en cours, pour un tirage 30×30 le prix est de 230€ ou 260€ encadré .

Galerie Roger-Viollet – les voyages d’Hélène

Aujourd’hui est présentée la première exposition photos de la fondatrice de la galerie. Hélène et son mari photographiaient. Pourtant, ils ne revendiquaient aucune notion artistique. Pour eux, la photographie participait avant tout à un travail documentaire.
Ils font tous les deux le choix du Rolleiflex, estimant que ses tirages carrés sont de meilleure qualité, en particulier pour leurs clients potentiels.
Dans les photos d’Hélène, on perçoit une humanité, une empathie avec son sujet. Bien que les images ne soient pas signées, sur certains négatifs un »h » permet de les identifier.
La galerie expose donc ici certains de ses clichés pris à travers le monde dans lesquels on perçoit indéniablement des références à certains grands photographes humanistes de l’époque.
Exposition « les voyages d’Hélène » jusqu’au 26 juin 2021
Galerie Roger-Viollet 6 rue de Seine 75006 Paris
du mardi au samedi de 11h00 à 17h30 (horaires couvre-feu)

jeans 1083 – des jeans et bien plus encore

La marque de jeans 1083 existe depuis 6 ans et n’a cessé de grandir, toujours fidèle à ses valeurs de responsabilité humaines ainsi qu’écologiques. Au commencement était le jean. Mais très vite la gamme s’est élargie et on peut désormais la découvrir dans le Marais. Direction le 114 rue de Turenne.

jeans 1083 - boutique rue de Turenne
jeans 1083 – boutique rue de Turenne

Jeans 1083 – la génèse

Après une première expérience dans la mode éthique, c’est en 2013 que Thomas Huriez Thomas et son frère Grégoire décident de créer 1083, une marque de jeans et chaussures éco-conçus et fabriqués en France.

Ils sont animés par la volonté de produire en France, en valorisant les savoir-faire, et en agissant de façon responsable à tous les niveaux. Que ce soit le choix du coton bio depuis le premier jour, la façon de délaver les jeans au laser, ou le recyclage des étoffes, tout le processus de est mis au service d’une mode raisonnée. Et ça marche puisque l’entreprise 1083 compte désormais 150 salariés !

Jeans 1083 – nouveau projet en cours

Depuis le premier jour, le coton utilisé pour fabriquer les jeans 1083 est bio, certifié GOTS.  Ce coton provient de Tanzanie, du Bénin ou du Mali, où l’irrigation est raisonnée.  Mais la relocalisation de cette matière première est impossible pour des raisons climatiques. Cependant, on sait peu que la France est le premier producteur au monde de Lin, tout en ne disposant plus de filature française depuis 2005.

C’est donc à cette matière première que s’attaque 1083. Le projet Linpossible a donc pour objectif de réunir les forces industrielles et financières pour organiser le retour de la filiale complète en France.

1083 – la boutique parisienne

En 2018 la marque 1083 ouvre sa première adresse parisienne. L’occasion parfaite pour aller découvrir l’intégralité de la gamme proposée, des jeans aux sneakers en passant par les Tshirts ainsi que les shorts et les jupes.

Boutique 1083 Paris
Boutique 1083 Paris

Ici, tout est mis en oeuvre pour que nous puissions comprendre la démarche de la marque. Comme par exemple avec le recyclage de nos vieux jeans.

recyclage jeans 1083
recyclage jeans 1083

Ou encore l’origine du nom de la marque : parce que rien n’est produit à plus de 1083 kms de chez vous !

1083kms maximum
1083kms maximum

Il y a donc les jeans, pour femmes et pour homme, avec tant de propositions de coupes que le jean parfait pour vous est forcément là.

Et puis il y a aussi les sneakers, moins connus que les jeans mais fabriqués sur la base des mêmes valeurs.

Alors c’est le moment de repenser votre garde-robe et de vous offrir un look integral 100% responsable.

Jeans 1083 114 rue de Turenne 75003 Paris

Philippe Zorzetto – chausseur passionné et engagé

Philippe Zorzetto est devenu au fil des années un incontournable du soulier parisien. Son style dandy, teinté d’une touche rock, a su séduire quelques ambassadeurs de renom. Ses modèles androgynes se pavanent aux pieds de Mathieu Cheddid comme de Charlotte Gainsbourg. Non seulement il a du style, mais ses valeurs guident son travail. Découverte de l’univers de Philippe Zorzetto.

Philippe Zorzetto - modèle Arsène
Philippe Zorzetto – modèle Arsène

Philippe Zorzetto – le savoir-faire artisanal en étendard

Chez lui, les souliers sont 100% faits main, dans des ateliers familiaux italiens et espagnols. Il les connait personnellement, pouvant garantir ainsi la qualité de chacun de ses modèles. Philippe Zorzetto aurait aimé pouvoir produire ses souliers en France mais, comme il le déplore, on ne retrouve pas dans notre pays le tissus de PME encore si vivant chez nos voisins.

Philippe Zorzetto propose une collection par saison, dans un style rock et androgyne à la fois. Tous ses modèles se déclinent du 36 au 45.

Femmes et hommes ont donc le droit à la même technique « cousu blake » pour une chaussure qui résiste au temps. Le confort est par ailleurs inégalable, grâce entre autres au petit coussin dissimulé dans la chaussure. Beaucoup de boots, mais aussi des derbies, et même quelques escarpins.

Philippe Zorzetto – sneakers 100% made in France

Parce qu’il regarde toujours plus loin, Philippe Zorzetto rêvait depuis longtemps de créer sa propre ligne de sneakers, éco-responsables, et 100%fabriqués en France.

C’est une rencontre avec la toute jeune marque Sessile, 100% made in France, qui lui donne l’idée de cette collaboration. Les sneakers Sessile x Philippe Zorzetto sont nés.

Les deux marques partagent les mêmes valeurs et les mêmes ambitions. Quand ils parlent de fabrication française et de produits éco-responsables, ils savent en faire la preuve.

Ainsi, patronage, découpe et montage sont intégralement réalisés dans le dernier grand atelier français de cuir. Par ailleurs, chaque élément a été choisi avec soin. Les semelles sont faites de caoutchouc recyclé, les lacets en coton sont aussi fabriqués en France. Tout comme les boitesen carton recyclé. Circuit court et matières écologiques, les sneakers Sessile x Philippe Zorzetto respectent toutes les valeurs de ce créateur engagé.

Quant au look de ces sneakers unisexes, il est particulièrement épuré, s’adaptant ainsi à toutes les occasions !

Philippe Zorzetto 106, rue Vieille du Temple
75003 Paris, France
01 42 71 39 04

 

Heloïse et Abelard – les amoureux maudits de l’Ile de la Cité

Notre dernière promenade dans l’histoire de notre capitale nous a menés là où tout a commencé : l’Ile de la Cité. Je vous ai parlé de l’Histoire avec un H, mais cette ile a aussi abrité une des premières amours maudites. Partons donc sur les traces d’Heloïse et Abelard.

Heloïse et Abelard – Roméo et Juliette avant l’heure

L’histoire se déroule en 1115 au coeur de la ville, siège du royaume des Capétiens, sur cette île de la Cité où bouillonne la vie intellectuelle. Mais commençons par les protagonistes.

Lui, c’est Abelard, Pierre de son prénom, noble que tout destinait au métier d’arme. Cependant, c’est vers l’enseignement qu’il se tourne, et plus précisément la philosophie. Il est également maitre en théologie à Notre-Dame de Paris. Il a 36 ans quand il croise le chemin d’Héloïse.

Elle, c’est Héloïse. Elle a 17 ans, et son oncle qui l’élève,  le chanoine Fulbert, confie son éducation à Abelard en échange d’un logement, à quelques pas de la cathédrale.

Et là, c’est le coup de foudre.  Une passion charnelle, en mode 50 shades of grey moyennageux. Très vite, cette attraction entre deux protagonistes que tout devrait séparer, deviendra une belle histoire d’amour interdite qui perdurera envers et contre tous, et malgré les nombreux drames qu’elle traversera. En effet, il y aura une grossesse, la naissance d’un fils, et un mariage. Puis la séparation, entrecoupée de visites enflammées.

Héloïse et Abelard – de la Cité au Père Lachaise

On suppose donc que le couple d’amoureux se retrouvait Quai des fleurs, où une plaque a été apposée pour rappeler leur passage. La logique confirme cette théorie, l’Ile de la Cité étant alors habitée par les chanoines de Notre-Dame de Paris.

Ces deux visages sculptés que l’on peut admirer sur les portes de leur présumée demeure sont les témoins des rendez-vous enflammés de ces amoureux contrariés.

Leur histoire aurait donc commencé ici, avec des rendez-vous secrets qui finissent par être dévoilés. Abelard est certes enseignant mais aussi clerc. Ce statut lui impose le célibat et la grossesse d’Héloïse met donc sa carrière en risque. Pour le protéger Héloïse accepte de quitter Paris pour se réfugier chez la soeur d’Abelard en Bretagne où elle donne naissance à un fils. Puis c’est un mariage secret qui est célébré à Paris. L’histoire n’est pas finie…Abelard et Heloise, à nouveau séparés pour protéger l’enseignant continuent néanmoins à se voir régulièrement. C’est donc Fulbert qui scelle la fin de l’histoire quand il fait castrer Abelard ! Les deux amants s’enferment alors respectivement dans des couvents. Ils se retrouveront néanmoins dans la tombe commune qui les accueillera d’abord en Bretagne, puis finalement au cimetière du Père Lachaise où les romantiques du XIXème siècle les feront transférer.

Maison d’Heloïse et Abelard 11 quai aux fleurs 75004 Paris