Paula Modersohn-Becker au Musée d’art Moderne
Une expérience artistique multiple
La première femme artiste peintre
La féminité au coeur
Paris au coeur
11 Avenue du Président Wilson
75116 Paris
Tel. 01 53 67 40 00
blog Paris : bons plans, restaurants, expositions, shopping…
expostion, musées à Paris
Oliver Twist est un nom qui semble familier, même à ceux qui n’ont pas lu le livre. Enfin, je crois !
Tout y est : la pauvreté, la noirceur, la violence.
Ce petit garçon sans famille, qui a mal tourné, mais qui part à la recherche d’une famille perdue. Les rencontres, qui l’accompagnent dans sa quête. L’injustice aussi, à nouveau, quand il est arrêté pour un crime qu’il n’a pas commis. Et l’illustration d’un mal pour un bien, cette arrestation lui permettant de rencontrer celui qui va sans doute changer le cours de sa vie.
Parce qu’il y a toujours quelque part un humain qui redonne foi en l’humanité
Oliver Twist est un des romans les plus connus de Charles Dickens.
Ecrivain anglais du XIXème siècle, son enfance difficile lui a permis de décrire avec une grande précision et un réalisme unique les horreurs infligées aux gamins travailluers de l’époque victorienne. Il commence par écrire pour des journaux, et ce sont les aventures de M. Pickwick qui le feront connaître au grand public.
Oliver Twist est son roman le plus célèbre, le plus universel aussi.
C’est donc sur la scène de la salle Gaveau que sera créée la comédie musicale française. C’est une première pour cette salle qui a falli être transformée en parking, avant d’être sauvée par Jean-Marie Fournier en 1975. Fermée pour restauration en 1999, elle réouvrira ses portes en janvier 2001. Sa petite taille et sa configuration lui donnent une qualité accoustique exceptionnelle.
C’est donc un défi que se lancent aujourd’hui Jean-Marie Fourier et sa femme en y accueillant pour la première fois une comédie musicale.
Elle débutera le 23 septembre 2016, et pourtant les costumes sont déjà prêts !
C’est ainsi que nous avons pu les découvrir en exclusivité, et tout particulièrement celui d’Oliver Twist – Nicolas Motet, qui l’a porté pour nous avec une bonne humeur et une disponibilité particulièrement remarquable! Comment ne pas être séduit par ce sourire et cette aisance !
Un parti pris tout particulier sur les costumes : de la couleur pour les pauvres. Du rouge pour les orphelins. Des codes qui rendront les différents tableaux très lisibles, et surtout particulièrement esthétiques.
Oliver Twist le musical est le fruit d’un travail d’équipe entre Shay Alon, le compositeur et directeur musical, Christopher Delarue, auteur et parolier, Ladislas Chollat, le metteur en scène, et aussi Avichai Hacham, le chorégraphe.
Et bien sur Jean Daniel Vuillermoz, créateur de costumes, qui nous a fait découvrir les merveilles conçues tout particulièrement pour ce show. C’est lui aussi qui a résolu pour moi le mystère de la superstition concernant la couleur vert au théâtre…!
Savez-vous pourquoi les acteurs ont toujoujours refusé de la porter, et sont réticents aujourd’hui encore ?Comme pour toutes les superstitions, il y a une explication rationnelle : lors des débuts du théâtre, la teinture utilisée pour obtenir la couleur verte contenait un poison extrêmement toxique. C’est pour cette raison que les acteurs refusèrent rapidement de la porter, ce qui se transforma en une supersition prétendant que le vert portait malheur sur scène !
Vous l’aurez compris, je serai salle Gaveau dès les premières représentations de Oliver Twist.
Et vous ?
Oliver Twist à partir du 23 septembre 2016
Salle Gaveau 45-47 Rue La Boétie, 75008 Paris
L’exposition Monumenta édition 2016 a ouvert ses portes.
L’enjeu pour l’artiste est multiple. Parce que concevoir une oeuvre d’art dans un lieu qui est lui même si présent, si somptueux, si merveilleusement exceptionnel, c’est un défi difficile à relever.
Faut-il faire oublier le lieu pour donner la part belle à l’oeuvre seule ? Ou faut-il mettre sa création au service d’un lieu si unique ?
Commet faire cohabiter en permettant aux deux éléments de se sublimer mutuellement ?
Les artistes des éditions précédentes ont chacun fait leur choix. Avec, en ce qui me concerne, un vrai coup de coeur pour Anish Kapoor dont le leviathan s’était installé dans la nef pour un échange et un dialogue parfait.
Aujourd’hui donc, c’est l’artiste chinois Huang Yong Ping qui se livre à l’exercice.
Le nom de son oeuvre : Empires.
Le message : il représente ce qu’il décrit comme la modification du monde, les métamorphoses des puissances politiques et économiques.
Des explications détaillées sont données quand à la symbolique du bicorne napoléonien qui trône au centre de l’installation, la symbolique du serpent, ou encore de ces dizaines de containers installés en allées monumentales.
Des détails très techniques sont également communiqués, en particulier le poids et la taille du bicorne par exemple.
Mais, si on y pense, je n’ai pas souvenir d’avoir jamais vu mentionner le nombre de pots de peinture utilisé pour un Van Gogh ou un Matisse lors des expositions de leurs oeuvres. Bref.
En fait, la vraie question pour moi est : qu’est-ce qu’on ressent là dedans ?En ce qui me concerne, je dirais de la perplexité.
L’installation est véritablement monumentale, elle envahit l’espace et l’habite parfaitement.
Certains ont déjà trouvé comme faire de ces containers un setting parfait pour une séance photo improvisée ….
Quant à moi, comme toujours, j’aime prendre de la hauteur, et observer d’un autre angle.
Là, on a presque le sentiment que le serpent se met en mouvement… Et si c’était le cas ? Et si je partais sur ses traces dans la ville plutôt que de lui tourner autour dans cette superbe cage…
Enfin, une dernière chose : surtout, attendez que le soleil brille pour aller découvrir cette oeuvre. L’expérience montre que toutes les installations, même les grues de montage entre deux expositions, sont sublimées par le ciel bleu et la lumière du soleil.
Monumenta 2016 Grand Palais – la nef
08 Mai 2016 – 18 Juin 2016
La dernière bande…
Je ne sais pas.
La dernière bande est une pièce de Samuel Beckett, pièce courte puisqu’elle ne dure qu’une heure à peine, et qui, de ce que j’en ai lu ici et là, est habituellement jouée en combo avec une ou plusieurs autres pièces courtes du même auteur.
Au théâtre de l’Oeuvre, elle se joue en solo, comme l’acteur, seul sur scène : Jacques Weber.
Un homme, âgé, qui n’est plus que l’ombre clownesque de lui même, revient sur sa vie, se remémore les années écoulées, et fait en passant le constat de sa solitude.
Alors je ne sais pas…
Je ne sais pas s’il faut s’enthousiasmer devant le jeu de l’acteur qui finalement est plutôt une performance de mime, la plus grande partie du texte étant enregistrée, par l’artiste certes.
Je ne sais pas que penser. Faut-il saluer le bel effort sur une pièce difficile telle que celle ci ?
Je ne sais pas non plus que penser de la mise en scène, basée sur cette alternance de mimiques et gestuelle marquées que viennent compléter ces bandes enregistrées qui ont donné son titre à la pièce ?
Et que dire du décor, minimaliste s’il en est ? Ou encore du jeu de scène axé sur une banane, et ce, à deux reprises ?
Comme dans toutes ses pièces Jacques Weber finit vidé, éreinté parce qu’il a tout donné.
Comme dans toutes ses performances en solitaire il finit trempé, dégoulinant de tout son corps.
Comme pour toutes des pièces certains spectateurs applaudissent à tout rompre.
Mais est-ce que dans toutes ses performances précédentes aussi des spectateurs se sont endormis, moi un peu, mais je vais mettre ça sur le dos du décalage horaire, mais aussi mon voisin, qui, lui, à ce que je sache, n’était pas dans mon avion deux jours avant !
Il ne me reste plus qu’à vous dire que je ne vous en dirai pas plus.
Enfin si : je ne pense pas que je retournerai voir Jacques Weber seul sur scène. J’attendrai qu’il recommence à faire du théâtre avec les autres plutôt qu’avec lui même.
La dernière bande – de Samuel Beckett
mise en scène de Peter Stein
avec Jacques Weber
A partir du 19 avril ….
Théâtre de l’Oeuvre 55 Rue de Clichy, 75009 Paris Téléphone :01 44 53 88 88
Note pour moi même
Aller au théâtre deux jours après un voyage et 6 heures de décalage horaire nuit à la concentration nécessaire pour vraiment apprécier un monologue mimé et enregistré, même s’il ne dure qu’une heure
Art Paris Art Fair est un évènement incontournable des grandes foires artistiques qui se déroulent à Paris chaque année, et en particulier au Grand Palais. Cette foire s’est déroulée il y a deux semaines maintenant.
Le principe est le suivant, tel que décrit sur le site de l’évènement :
Art Paris Art Fair est le rendez-vous incontournable de l’art moderne et contemporain au printemps à Paris qui rassemble cette année 143 galeries de 22 pays. Fidèle à son concept du régionalisme cosmopolite initié il y a quatre ans, l’édition 2016 explore le territoire européen et ses scènes singulières de Marseille à Milan, de Munich à Zürich tout en accueillant la création venue de rivages plus lointains notamment d’Azerbaïdjan, de Colombie et d’Iran, non sans oublier la Corée, pays invité d’honneur.
Si je résume, il s’agit de réunir des galeries du monde entier pour permettre aux heureux parisiens de venir découvrir les tendances artistiques du moment.
N.B si quelqu’un sait ce que signifie « régionalisme cosmopolite » , je suis preneuse ! Bref.
Art Paris Art Fair est donc le pendant printanier de la FIAC automnale. Sans la partie « Hors les murs ».
Tarifs similaires, 25€ par personne, organisation de la présentation dans la nef du Grand Palais très semblable.
Et puis les badauds qui déambulent dans les allées : généralement lookés, très lookés ! Ils s’improvisent critique d’art, et c’est l’occasion de tendre l’oreille pour capter les perles, tel un Loic Prigent version Culture Week.
Donc, il y a les « tendances« .
Il y a eu, à la FIAC, les oeuvres auto descriptives, auto explicatives, c’est plus simple …
Il y a toujours une « pièce marquante« . Par « marquante », comprenez : « plus grosse, plus visible, plus volumineuse, plus colorée » !
A la Fiac de l’an dernier, une Ferrari, rouge bien sur, vaguement cabossée. Avantage de l’oeuvre : chacun peut y voir son message de « lutte contre le capitalisme et ses emblèmes », voire même s’enthousiasmer devant l’audace de l’artiste; un peu comme si on avait gardé une partie du billet de 500Francs brûlé par Serge Gainsbourg en direct, pour l’exposer là !
Pour Art Paris Art Fair 2016, la pièce maitresse incontournable : un lion empaillé, accompagné d’un jeune homme tatoué.
Cette année donc, une tendance au moins à Art Paris Art Fair : la matière multicolore dans tous ses états.
Très coloré, je vous le concède. Mais quelle émotion un tel type d’oeuvre peut-il susciter ? Qu’est ce que ce type d’oeuvre peut inspirer ?
Entendu dans les allées « il faut vraiment beaucoup de patience pour faire ça » … Un peu comme la nouvelle mode des coloriages pour adultes !
Heureusement, quelques belles surprises, en particulier dans la photo, avec un coup de coeur pour cette galerie qui expose Jimmy Nelson et Nick Brandt : la a-galerie Des artistes qui mettent leur art au service d’une cause plus grande qu’eux et qui, sans relâche, oeuvrent pour la défendre.
Nick Brandt, et son projet Inherit the dust, qui photographie encore et encore la nature et surtout sa disparition en Afrique.
Et Jimmy Nelson, qui, avec Before they pass away, a parcouru le monde sans relâche pour immortaliser ceux dont les tribus méconnues sont en voie de disparition. Avec des résultats d’une beauté saisissante.
Art Paris Art Fair est terminé pour cette année.
Par chance, Paris regorge de galeries variées, riches en oeuvres multiples, et dans lesquelles on peut admirer photographies, sculptures et tableaux tout en profitant de notre belle ville ! Et si vous commenciez par la a-galerie !
A-galerie Rue Léonce Reynaud, 4 75116 Paris
Les applaudissements ne se mangent pas est une pièce de Maguy Marin, grande chorégraphe française.
Benjamin Millepied a décidé, comme il le dit lui même, de « célébrer cette grande chorégraphe » en présentant son oeuvre à l’Opéra de Paris.
Parce que oui, j’ai eu le plaisir ( la joie, l’honneur, l’émotion, et autres qualificatifs chargés de sourire et d’enthousiasme) de rencontrer Benjamin Millepied qui nous a parlé de cette oeuvre et de ce qu’elle représente pour lui, pour la danse, et pour l’Opéra de Paris.
Ce qui a sous tendu le travail de Benjamin Millepied durant cette année passée à l’Opera de Paris, c’est le souhait et la volonté de présenter paysage chorégraphique d’aujourd’hui, les artistes qui comptent vraiment.
Et Maguy Marin s’imposait donc, étant elle même une de ces très grand chorégraphes contemporaines.
Benjamin Millepied nous explique qu’il a choisi cette pièce tout particulièrement, parce qu’elle a signé la fin d’une période dans le travail de Maguy Marin.
« Les applaudissements ne se mangent pas fait appel à un savoir faire chorégraphique plus classique, et c’est sa dernière pièce dans cette mouvance. »
Ensuite, Maguy Marin s’est lancée dans des créations plus conceptuelles.
Mais, surtout, après cette pièce, la compagnie s’est dissoute, trop marquée sans doute par la puissance voire même la violence de l’oeuvre.
Benjamin Millepied a vu cette pièce à New York il y a longtemps.
« Je profite de cet endroit qu’est l’Opéra de Paris pour faire passer cette pièce plus « difficile » mais chorégraphiquement d’une grande complexité et en même temps très classique »
« Parce que la danse ne doit pas être que de « l’entertainement » « !
Dans cette pièce, les rapports humains le passionnent : ils sont réalistes, violents.
Et ce que l’on ressent, est tout autant d’actualité aujourd’hui que quand elle a été créée en 2002.
On peut se reconnaître dans chacun des danseurs sur scène.
« Le spectacle est très narratif , poétique, il raconte une histoire »
Des regards, Des rencontres, Un décor spectaculaire, 8 danseurs sur scène durant une heure.
Et la confrontation des regards, sur scène, mais aussi entre la troupe et ceux qui la guident.
Assister à une répétition d’un tel spectacle est un moment unique, suspendu dans le temps. C’est là que j’ai compris une fois encore la puissance du langage du corps, dénué de tout artifice, sans maquillage ni costume de scène.
On en ressort secoué, bouleversé, presque physiquement touché.
Benjamin Millepied parle avec passion de ce qu’il a pu faire et mettre en place à l’Opéra de Paris.
Quand on lui demande les noms d’autres grands artistes qu’il aurait pu faire venir à l’opéra, il répond :
« J’ai suffisamment donné à l’opéra de paris je garde quelques secrets pour la suite » avec un sourire entendu.
C’est Maguy Marin elle même qui a mené les auditions.
Et Benjamin Millepied nous confie :
« Elle a choisi des gueules , des personnalités, mais je vous rassure ça reste des danseurs de l’Opéra de Paris, beaux, grands, musclés «
La répétition était extraordinaire d’émotion. Je ne peux donc que vous recommander d’aller voir Les applaudissements ne se mangent pas dans sa version finale, avec les décors qui eux aussi semblent à eux seuls délivrer une vraie promesse.
Les applaudissements ne se mangent pas
Opéra de Paris – Palais Garnier du 25 avril au 3 mai 2016
10 place de l’Opera 75009 Paris
La saison des femmes – de Leena YADAV
Nous sommes en Inde aujourd’hui, dans l’état du Gujarat, au sud ouest du Rajasthan.
Deux femmes passent leur tête par la fenêtre du bus pour respirer l’air de ce désert qui les entoure, laissant leur voile tomber, découvrant ainsi leur chevelure sous le regard réprobateur des autres passagers.
Le ton est donné, et tout est dit dans ces quelques premières images.
La Saison des Femmes est un film nous raconte la société indienne avec ses interdits, ses mariages arrangés, le poids et la force de cette tradition ancestrale dans laquelle les femmes ne sont pas traités en humains mais en objets.
Une misogynie omniprésente qui est même transmise par les mères à leurs fils sans qu’elles n’y prennent garde.
Des rôles de femmes exceptionnelles, porteuses d’amour et d’espoir et qui savent garder sourire et humanité dans toutes les circonstances épouvantables de leur condition de femmes humiliées, maltraitées par leurs maris, méprisées par leurs fils.
Jusqu’au moment où elles parviennent à s’extraire de leur esclavage, chacune à sa façon, pour s’émanciper et prendre leur vie en main.
3 superbes rôles, 3 femmes exceptionnelles d’abnégation et de générosité.
Le film, réalisé par Leena Yadav, réalisatrice indienne de quarante cinq ans, nous plonge dans une des facettes de l’Inde d’aujourd’hui avec un regard et la sensibilité d’une femme qui a parcouru l’Inde durant toute sa vie et s’est arrêtée dans cet état du Gujarat, à la population régie par d’anciennes règles patriarcales décrétées par le conseil de chaque village, conseil composé quasi exclusivement d’hommes. Elle y a rencontré des femmes qui lui ont raconté leur histoire, et ce sont ces femmes qui ont inspiré les personnes principaux de Rani et Lajjo.
L’espoir est là, mais le chemin est particulièrement long et douloureux.
L’émotion que dégage chacune de se femmes est d’une force telle que je n’en avais pas vue depuis bien longtemps au cinéma.
Et, de façon absolument inattendue dans un film de société tel que celui ci, la réalisatrice nous offre en prime une scène d’amour d’une sensualité rare.
De superbes images, une musique omniprésente, des personnages forts et l’onde mutifacettes en filigrane.
Pour résumer, je vous recommande donc tout particulièrement de vous rendre au cinéma pour découvrir ces merveilleux portraits de femmes.
De telles perles cinématographiques sont bien trop rares, il est donc indispensable de les savourer image après image.
Et pour un aperçu …
La saison des Femmes
Sortie en salle le 20 avril 2016
Seydou Keita s’expose au Grand Palais dans cet espace si souvent dédié aux expositions photos, pour ma plus grande joie.
Il est né vers 1921 à Bamako (à cette époque capitale du Soudan français). Non scolarisé, il commence à travailler comme apprenti menuisier dès l’âge de 7 ans, avec son père et son oncle, et c’est ce dernier qui lui offre en 1935 son premier appareil photo, un petit Kodak Brownie.
En 1939, il gagne déjà sa vie en tant que photographe autodidacte, et en 1948 il ouvre son studio sur la parcelle familiale, dans un quartier très animé de Bamako, non loin de la gare. Spécialisé dans le portrait de commande, il photographie aussi bien des individuels que des groupes, en noir et blanc, avec une préférence pour la lumière naturelle.
Seydou Keïta aime tout simplement la photographie et veut donner à ses clients la plus belle image possible. Il guide ses modèles pour leur pose, en buste légèrement de trois quart ou en pieds, et utilise des fonds en tissu, à motifs décoratifs, qu’il change successivement au bout de quelques années.
En arrivant dans l’exposition, ou en repartant, on peut s’offrir une photo dans un décor semblable à ceux qu’il utilisait, avec ce fond en tissus, grâce à la cabine photomaton installée à cet effet.
La cabine rappellera bien des souvenirs à ceux qui ont connu l’époque où il fallait attendre quelques longues minutes avant que les photos sortent, puis encore une bonne minute pour qu’elles puissent sécher avant de les prendre en main !
Les portraits de femme de Seydou Keïta sont indéniablement sont qui m’ont le plus touchée. La féminité, l’élégance des poses, les mains entrelacées, le port de tête fier, le regard fixe.
Petit à petit, avec les bénéfices de ses séances de portrait, Seydou Keïta acquiert des accessoires qu’il met à disposition de ses modèles, comme cette radio, ou encore le scooter.
La notoriété de Seydou Keïta a été rapide à Bamako, au Mali, et dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest. Il est considéré comme le père de la photographie africaine, si longtemps méconnue en Europe occidentale.
Tout au fond de la zone d’exposition se trouve la salle « vintage » . Ce sont des tirages d’époque, et la plupart sont des tirages contact, au format du négatif, que Keïta réalise lui-même. Le papier est cher et difficile à trouver.
On peut voir quelques images dans lesquelles les accessoires, bijoux notamment, ont été colorisés par l’encadreur. Personnellement, je préfère les tirages sans ce type d’artifice, mais ces quelques touches de couleur invitent notre cerveau à imaginer la photo en couleur dans son intégralité.
Des femmes, des familles, des fratries s’exposent là, sous nos eux, nous plongeant dans cette Afrique du siècle dernier.
Enfin, ne manquez pas le film reportage interview du photographe, projeté dans l’espace vinage, et qui permet aussi de ramener la couleur dans les images vues précédemment, le contraste étant tout à fait saisissant.
Seydou Keïta du 31 mars au 11 juillet 2016
Grand Palais 3, avenue du Général Eisenhower 75008 Paris
» Corps et âmes » par Nikos Aliagas à La conciergerie
Nikos Aliagas est bien plus que celui qu’on croit connaitre.
La première fois que je l’ai vu, c’était au siècle dernier ! Un journaliste parmi d’autres, dans une émission dont l’Europe était le thème central : union libre , animé par Christine Bravo.
Puis je l’ai oublié, et soudain, il m’est revenu, sous toutes les formes : journaliste le dimanche, animateur de télé réalité musicale, humoriste avec son complice Canteloup… Sans parler de sa voix à la radio, de sa plume dans Paris Match.
Mais c’est en visitant l’exposition « Corps et âmes » que j’ai compris qu’on ne sait jamais rien de personne, et encore moins ceux qu’on croit connaître simplement parce qu’on les voit sur nos écrans.
Nikos Aliagas aime l’humain.
L’anonyme comme la star, les inconnus, les enfants, les artistes, ceux qui ont vécu, ceux qui ont tout à vivre encore.
Et cela vient peut être de ce père dont il fait un si beau portrait, en photo mais aussi en paroles quand il l’évoque.
On perçoit dans chaque image la rencontre, l’échange, la confiance, le moment saisi.
Les portraits des stars qu’il côtoie quotidiennement dan sel cadre de ses diverse activités professionnelles sont également somptueux.
Cette humanité que l’on lit dans tous les regards vers lesquels il a dirigé son objectif, on la sent dans sa façon d’évoquer cet homme discret, présent lors de toute la présentation presse de l’exposition, en retrait, comme s’il veillait sur son Nikos.
Et quand on l’évoque, Nikos Aliagas a des mots très simples….
@zeparisienne mon ami @VassilisArtikos
— Nikos Aliagas (@nikosaliagas) 23 mars 2016
Dans tous les cas, je me dois de vous inviter à découvrir des œuvres dans la salle d’entrée de la Conciergerie.
Et je vous dirai aussi que depuis ce jour je suis abonnée à son compte Instagram !
Et oui, je suis devenue fan, et j’assume.
Alors rendez-vous à la Conciergerie ! Corps et âme est une exposition du Centre des Monuments Nationaux
24 mars 2016 – 2 mai 2016
2 Boulevard du Palais, 75001 Paris
Seul sur scène, il nous guide dans les méandres de sa mémoire.
Des épisodes de sa vie, des images de temps passés, révolus, de sa jeunesse, de ses errances.
Entre les textes qu’il a lui même écrits, c’est à nous qu’il s’adresse. Et là on le découvre drôle, sensible.
Il parle, raconte, il se livre même, fragile et sensible.
Puis il replonge dans un texte écrit, le voyage continue, de l’alcool aux amis, aux galères et aux rencontres, une vie qui se déroule.
Mais surtout, il est comme apaisé, comme si les obstacles nombreux et compliqués qu’il a franchis lui avaient donné cette force rare d’apprécier chaque instant de la vie.
Il est drôle, sensible et tendre.
Tendre quand il parle de sa fille avec qui il a pris tant de plaisir à jouer sur cette même scène, se garantissant ainsi comme il le dit, de la voir chaque jour, soir après soir.
On vit là un de ces moments de sincérité absolue comme le théâtre en offre parfois, quand l’amour et le cœur de l’artiste débordent de la scène pour éclabousser le publique tout entier.
Cette salle devrait être remplie chaque soir, soir après soir, pour les 30 représentations programmées.
Alors ne manquez pas cette superbe performance d’un homme seul sur scène, un grand acteur si familier qu’on ne connaissait peut-être pas vraiment et qui nous livre son âme.
Quitte à prendre, comme il le dit lui-même, des billets » Tic-tac »!
du mardi au samedi à 19h00
Théâtre de l’atelier 1 place Charles Dullin 75018 paris