Galerie Démasqués – Outside in !

Quand l’univers des galeries d’art se réinvente, ça donne la Galerie Démasqués ! Un passionné d’art urbain qui créé un concept jusque là purement digital, et qui aujourd’hui, rentre de plein pied dans le monde du réel.

Galerie Démasqués
Galerie Démasqués

Galerie Démasqués – docu-série sur l’art

Lui, c’est Arthur Bessaud. Passionné d’art, il veut en savoir plus sur les coulisses, les motivations et les envies des artistes. Voilà comment nait l’idée de sa série « Démasqués ». Il part alors à la rencontre des étoiles (montantes ou déjà ultra scintillantes) de l’art urbain. Depuis juin 2018 il filme les artistes en pleine création. Il les  interroge également, les interview, les suit dans leur démarche. Et au fil des mois la série « Démasqués » en est déjà à sa saison 4 ! Cette docu-série rencontre un tel succès qu’en 2020 il créé sa Galerie Démasqués qui édite tous les mois avec les artistes des oeuvres en série limitée. Et ça marche ! Avec treize collections éditées à l’appui, il décide de fêter le premier anniversaire de la galerie en faisant sa première incursion dans le monde physique.

Avec Outside In, accompagné de 4 artistes qui n’ont plus à faire leurs preuves, il s’attaque à un superbe appartement et leur donne carte blanche pour exprimer leur art.

Outside In – l’art urbain s’attaque aux murs d’un appart du XVIème siècle

Un appartement parisien, quatre artistes, un projet : faire du lieu un chef-d’oeuvre éphémère de l’art urbain.

Arthur Bessaud s’est entouré de quatre noms connus et reconnus de l’art urbain : Tanc, Alexone Dizac, Skio et Arnaud Liard. Chacun s’est vu attribuer une pièce pour laisser libre cours à sa créativité.

Dans le Grand Salon, TANC envahit les murs mais tout en restant dans le cadre des moulures. Des oeuvres signature, intitulées « écritures automatiques » directement sur les murs, mais aussi sur toiles, à emporter. Parce que chaque artiste proposera un nombre limité de ses oeuvres à la vente.

Pour la Master bedroom, c’est SKIO qui prend la main. Ses silhouettes féminines s’intègrent à la perfection au décor qu’il créé pour leur donner l’écrin qu’elles méritent.

Dans la chambre d’amis, les bestiaire joyeux et coloré d’Alëxone Dizac prend possession des lieux. Ses créatures cohabiteront avec une série de 15 bustes en porcelaine faits à la main.

Et pour finir, ou serait-ce pour commencer, dans le boudoir de l’entrée, Arnaud Liard balafre les murs du sol au plafond de couleurs éclatantes. Sans oublier une série de neuf petites oeuvres encadrées qui sauront séduire le visiteur, vendues à l’unité (200€) mais qui sont présentées en tryptiques, histoire de vous donner des idées !

Arnaud Liard
Arnaud Liard

 

Outside In

Du 29 mai au 13 juin l’appartement ouvrira ses portes au public. Pour vous rendre dans ce lieu encore mystérieux, il vous faudra aller dans le Marais. Les visites se feront sur réservation. Pour bloquer votre créneau, il vous suffit de suivre le compte de la galerie, c’est à dire @arthurbessaud sur Instagram, et il vous dira tout !

Là, vous pourrez explorer chaque recoin de chacune des pièces, mais aussi faire l’acquisition des tableaux et oeuvres exposés.

Une partie des bénéfices de la vente sera reversée à l’association Le Filon qui soutient des femmes sans-abri.

adresse : 5 rue des Fontaines du Temple 75003 Paris Réservations sur http://www.galeriedemasques.com

 

Réouverture des musées à Paris – c’est parti !

On nous la promet depuis si longtemps cette réouverture des musées à Paris que je ne tiens plus en place. Mais ça y est, nous n’avons jamais été aussi proches de la date clé : le 19 mai. D’ailleurs, je ne sais pas ce que vous faites encore ici si vous n’avez pas réservé vos billets pour vos musées préférés ! Alors voici une petite sélection…

Palais Galliera – Gabrielle Chanel. Manifeste de mode

Gabrielle Chanel. Manifeste de mode
Gabrielle Chanel. Manifeste de mode

Plongez dans les créations de celle qui a indéniablement impulsé un tournant dans l’histoire de la mode. Même si la créatrice a eu un parcours personnel plus que trouble, tout particulièrement pendant la seconde guerre mondiale, on ne peut lui retirer l’empreinte indélébile qu’elle a apposée à la garde-robe féminine.

On commence sur les premières robes en jersey qui libèrent le corps et font tomber les corsets.

Robe jersey - Gabrielle Chanel
Robe jersey – Gabrielle Chanel

On continue en admirant ses multiples déclinaisons du noir en robes, tailleurs et jupes.

On passe bien sur par l’incontournable tailleur sous toutes ses formes.

tailleur Chanel - Palais Galliera
tailleur Chanel – Palais Galliera

Et puis je vais vous livrer un secret : à partir du 19 mai, un restaurant terrasse ouvrira ses portes dans les jardins du Palais Galliera : les Petites mains. Le combo parfait pour une sortie de confinement, non ?

Restaurant Les Petites Mains - musée Galliera
Restaurant Les Petites Mains – musée Galliera

Palais Galliera, musée de la mode de la Ville de Paris
10, Avenue Pierre Ier de Serbie 75116 Paris
Tél : 01 56 52 86 00

réservation obligatoire

Musée des Arts Décoratifs

L‘exposition Luxes va vous couper le souffle. Elle offre un voyage à travers un univers protéiformes. Des objets d’exception à la mode en passant par la décoration d’intérieur, vous ne cesserez de vous émerveiller.

Luxes - Musée des Arts Décoratifs
Luxes – Musée des Arts Décoratifs

Et ça va faire du bien après ces longs mois d’absence de vie culturelle.

Exposition LUXES - véhicule Hispano Suiza
Exposition LUXES – véhicule Hispano Suiza

Le parcours est chronologique, explorant ainsi les diverses significations prises par le terme de « Luxe ».

pavillon bois - Exposition LUXES
pavillon bois – Exposition LUXES

On plonge également dans un pavillon tout en bois préservé depuis l’exposition universelle de 1900 pour laquelle il avait été construit.

A tout seigneur tout honneur, le parcours se termine sur la mode, et le bonheur est total !

LUXES - Musée des Arts Décoratifs
LUXES – Musée des Arts Décoratifs

L’exposition est prolongée jusqu’au 18 juillet, Alors surtout, réservez !

Musée des Arts Décoratifs 107 rue de Rivoli 75001 Paris

Là aussi, une possibilité de restauration en terrasse, mais pour réserver, c’est le parcours du combattant. Bien sur, la vue est imprenable, alors qui ne tente rien …

Restaurant Loulou  

Musée des Arts décoratifs
107 rue de Rivoli 75001 Paris

Réservation au 01 42 60 41 96

Le Louvre

Durant toute cette année de confinement le Louvre s’est conté en version digitale.  Ainsi, chaque mois, Le Louvre nous a offert une découverte exclusive d’une oeuvre nous permettant de patienter jusqu’à la réouverture des portes.

Louvre - la victoire de Samothrace
Louvre – la victoire de Samothrace

Maintenant que ce moment approche, direction le musée pour les redécouvrir dans la vraie vie.  J’en frémis juste en le disant ! Parce qu’il faut regarder la vérité en face : l’absence totale de touristes plus la jauge vont nous permettre de savourer chaque oeuvre comme si nous étions dans notre salon. Seul(e)s, face à la quintessence de l’art !

Si vous souhaitez un tête à tête avec Leonardo Da Vinci, c’est maintenant ou jamais !

Saint Jean-Baptise - Leonardo Da vinci
Saint Jean-Baptise – Leonardo Da vinci

Si  le sacre de Napoleon et le couronnement de l’impératrice Joséphine par David vous fascine, il vous attend…

Je n’irai pas plus loin, tous ces chefs d’oeuvre sont à portée de regard, il ne reste qu’à réserver !

Le Louvre rue de Rivoli 75001 Paris

Musée Carnavalet – pour les amoureux de Paris

Le Musée Carnavalet est par essence le plus parisien des musées. C’est d’ailleurs le plus ancien des musées de la Ville de Paris. Il plonge le visiteur dans l’histoire de la capitale. Après quatre longues années de travaux, il nous ouvre à nouveau ses portes à partir du samedi 29 mai. Ces années ont été mises à profit pour magnifier les espaces, réinventer l’expérience tout au long du parcours.

Musée Carnavalet - salons La Rivière
Musée Carnavalet – salons La Rivière

L’occasion de voyager dans le temps et dans l’espace, au coeur de la capitale. Des expositions seront aussi proposées. La prochaine débutera le 15 juin. Il s’agira de « Henri Cartier Bresson – revoir Paris« . Autan de bonnes raisons pour prendre ses billets dès que cela sera possible !

Musée Carnavalet – 23 rue de Sévigné 75003 Paris 

Cité de l’économie – Largo Winch

La Cité de l’économie s’emploie à aborder le thème plutôt rébarbatif de l’économie par tous les angles possibles. Pour sa réouverture le 19 mai, l’exposition « Largo Winch » est prolongée et permet d’explorer les grands thèmes de ce vaste sujet dans les traces du milliardaire humaniste. Une approche ludique, qui s’adresse à tous les publics.

La bonne nouvelle, c’est que l‘exposition est gratuite jusqu’au 8 juin inclus ! Bien sur, il faut réserver quand même, jauge oblige.

Cité de l’économie – 1 place du Général Catroux 75017 Paris

Opéra Gallery – Pierre Soulages

Bien qu’il ne s’agisse pas d’un musée, je devais vous en parler. La galerie d’art « Opera Gallery  » présente exceptionnellement 13 toiles du peintre Pierre Soulages.

Une occasion unique d’admirer de près les oeuvres de celui qui s’emploie depuis toujours à explorer le noir, lui permettant ainsi de découvrir l’outrenoir.

outrenoir - Pierre Soulages
outrenoir – Pierre Soulages

La quête fut longue, mais c’est ainsi qu’i fit une découverte qui allait changer le cours de son art. Comme il le dit lui-même  » le noir n’était plus le noir , il devenait le siège d’une lumière particulière…une aventure nouvelle commençait« .

Pierre Soulages jusqu’au 12 juin

Opéra Gallery 62 rue du faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris tel : 33 (0)1 42 96 39 00

Nikos Aliagas- les parisiennes

Nikos Aliagas – les parisiennes s’expose sur les grilles de l’Hôtel de Ville de Paris à partir du 20 avril.  L’exposition pourrait tout simplement s’intituler « Parisiennes je vous aime ». Partons à la rencontre de celles qu’il a choisies pour raconter les parisiennes et leurs histoires.

Les parisiennes - photo par Nikos Aliagas
Les parisiennes – photo par Nikos Aliagas

Nikos Aliagas – les parisiennes

Au fil des années Nikos Aliagas nous a habitués à des expositions photos dans notre belle capitale. Aujourd’hui c’est sur les parisiennes qu’il a choisi de pointer son objectif. Né à Paris, elles ont habité son quotidien depuis l’enfance. Il les observait, les admirait, et c’est donc naturellement qu’aujourd’hui il leur rend un hommage photographique. Tour à tour fasciné, admiratif ou ému, Nikos partage ces moments saisis au fil de ses déambulations et de ses rencontres parisiennes.

Les parisiennes - photo de Nikos Aliagas
Les parisiennes – photo de Nikos Aliagas

Il le dit lui même, les parisiennes sont l’essence même de la cité. Je ne peux que valider cette affirmation à 100% ! Son appareil photo, il ne le quitte jamais. Et c’est avec lui qu’il raconte, transmet ses émotions.

Parisienne - photo par Nikos Aliagas
Parisienne – photo par Nikos Aliagas

Nikos Aliagas – LA parisienne

En visitant cette exposition en plein air, vous allez croiser des portraits de mères et de grands-mères, d’étudiants ou de professionnelles dans des univers aussi divers que la coiffure, l’hôpital, le sport ou la police. 

Je me suis alors demandée s’il y en avait une, une parisienne, que Nikos aurait aimer croiser, celle qui manquerait à sa galerie de portraits de femmes.  Et j’ai également voulu savoir si pour lui il y avait une définition de LA parisienne. Je lui ai donc posé la question, et il a eu l’extrême gentillesse de me répondre.

« Pour moi la parisienne n’est pas une image posturale… Ce n’est pas le life-style que je recherche mais les histoires. Des tranches de vie de femmes de tous les jours qui ne cherche ni la lumière, ni la reconnaissance. Hors dans mon objectif, je les reconnais pour ce qu’elle nous raconte comme histoire, dans un regard on peut lire les plus belles histoires. 

Kiki de Montparnasse - Man Ray
Kiki de Montparnasse – Man Ray

J’aurais aimé photographier Kiki Montparnasse, elle fut la muse des plus grands dans les années 20… De Modigliani à Man Ray. Elle savait tout faire, elle était chanteuse, actrice, danseuse, modèle et actrice. Une femme libre ! Hemingway avait écrit sur elle aussi. »

Merci à Nikos Aliagas pour ces superbes images, et pour son indéfectible disponibilité.

Les parisiennes – à partir du 20 avril
Grilles de l’Hôtel de Ville rue de Rivoli 75001 Paris

Le chat de Geluck aux Champs Elysées

Si vous avez eu l’occasion de passer par les Champs Elysées, vous avez forcément aperçu ces chats géants qui observent les passants. Vous vous êtes même sans doute arrêtés pour les regarder de plus près. Après tout, les occasions de « visiter » une exposition sont rares, alors pourquoi bouder son plaisir. C’est donc le chat de Geluck en 3D version géante qui vous a séduits. Mais que fait-il sur la plus belle avenue du monde ?

Le chat de Geluck
Le chat de Geluck

Le chat de Geluck aux Champs Elysées – mission accomplie

Cette exposition répond clairement à la fameuse maxime : « on est jamais mieux servi que par soi-même« . En effet, chacun de ces chats est proposé à la vente pour la modique somme de 300 000 à 400 000 euros. Mais pas la peine de se précipiter, la plupart d’entre eux sont déjà vendus. Philippe Geluck assure qu’il ne touchera rien à titre personnel. Par contre, les sommes encaissées participeront au financement du musée que l’artiste belge souhaite ouvrir en 2024 à Bruxelles.

La Mairie de Paris garantit par ailleurs que cette exposition n’a rien coûté au contribuable parisien, Philippe Geluck en ayant assumé le financement.

Maintenant que nous sommes rassurés sur les aspects financiers, il ne reste plus qu’à profiter. En déambulant depuis la place de la Concorde, on peut donc admirer 20 sculptures du personne signature de Geluck : le Chat. Les sources d’inspiration de Geluck sont multiples.

Geluck - Tutu et Grominet
Geluck – Tutu et Grominet

Sa danseuse est un clin d’oeil  à La Danseuse à la barre de Botero, son illustre prédecesseur qui a également exposé sur les Champs Elysées en 1992.

Le martyre du chat - Philippe Geluck
Le martyre du chat – Philippe Geluck

Quant à son chat transpercé de crayons, il est un hommage aux victime de Charlie Hebdo.

Est-ce une ode au personnage fétiche de l’artistel’illustration de la démesure d’un égo ou simplement le fruit de considérations bassement matérielles ? L’évènement fait polémique. Mais une chose est sure, les statues font sourire la plupart de ceux qui les admirent. Pari gagné donc si l’évènement apporte un peu de légèreté dans un contexte pesant.

Le chat – processus créatif

On pourrait penser que cette exposition de sculptures était une première pour Philippe Geluck dont on connait principalement les  croquis humoristiques et les bandes dessinées.

Son Chat à l’humour plein d’ironie fait son apparition  en 1983 dans un supplément du journal belge Le Soir . Depuis cette date, Geluck a publié vingt et un albums  qui ont tous remporté un franc succès.

Mais en fait sa première version de sculpture du Chat date de 1988 lorsqu’il lui donne vie à partir de terre glaise. Un moulage permet alors de fabriquer une cire qui aboutit au résultat final en bronze.

Pour ses sculptures monumentales, une vingtaine d’étapes a été nécessaire. Du premier croquis à l’oeuvre finale, mesurant jusqu’à 2m80 et pesant entre 800 et 1200kgs. La fabrication en a été 100% locale, réalisée en Belgique à l’aide d’artistes et artisans belges.

le Chat Déambule - Philippe Geluck
le Chat Déambule – Philippe Geluck

Quand elles quitteront les Champs-Elysées, le 9 juin 2021, ce sera pour rejoindre Bordeaux où l’exposition sera inaugurée le 17 juin.

En attendant, pour en savoir plus sur chacune des statues, une application mobile permet accéder à des fiches descriptives de chacune d’entre elles.

Bonne balade !

L’Hôtel de la Marine – réunion de chantier

Nous avons tous déjà admiré la parfaite symétrie des deux façades qui encadrent la rue Royale sur la place de la Concorde. Mais connaissons nous leur histoire, et en particulier celle de ce que l’on connait aujourd’hui sous le nom d’Hôtel de la Marine ? Ce n’était pas mon cas.  Pourtant, alors que le chantier de restauration est entrain de prendre fin,  j’ai eu la chance de pouvoir le découvrir et de rencontrer tous ceux qui oeuvrent à la renaissance du lieu. Quel bonheur de pouvoir partager ces découvertes avec vous !

L’Hôtel de la Marine – un peu d’histoire

Tout commence avec Louis XV. Ce roi ne supporte pas de ne pas avoir sa propre place royale !
C’est donc décidé, lui aussi pourra revendiquer une statue qui trônera au centre d’une place qui portera son nom. La statue est érigé aux portes de Paris, à l’extrémité du jardin des Tuileries. Quant à la place, il va falloir la créer de toutes pièces. Elle sera nommée : place Louis XV.
Anonyme. Place de Louis XV. Dédié au Roi. Eau-forte. Paris, musée Carnavalet.
Anonyme. Place de Louis XV. Dédié au Roi. Eau-forte. Paris, musée Carnavalet.

Une fois la statue équestre du souverain en place, deux façades sont érigées afin de la mettre en valeur,tel un décor de théâtre. Il n’est pourtant pas question d’en rester là. Derrière la façade de droite le roi entreprend la construction d’un édifice qui deviendra le garde meuble de la couronne. C’est ici que sera orchestrée la vie des meubles royaux sous la responsabilité de l’Intendant qui logera sur place. Deux intendants s’y succéderont avant la Révolution. Mais en 1789 le roi Louis XVI et son gouvernement reviennent à Paris. Le ministère de la Marine va prendre ses quartiers dans ce que l’on connait aujourd’hui comme l’Hôtel de la Marine jusqu’à 2015.

Lorsque le ministère de la Marine rejoint Balard, on dit que les marins postés place de La Concorde seraient restés à leur poste jusqu’à la dernière seconde avant de finalement quitter les lieux.

C’est  le Centre des Monuments Nationaux qui remporte l’appel d’offre de rénovation de ce lieu patrimonial. Le chantier lancé doit arriver à terme dans le courant du mois d’avril. Partons donc ensemble à sa découverte avant la réouverture des portes.

L’hôtel de la Marine – la visite du chantier

Comme pour chaque chantier, quand la date cible est proche, on perçoit une certaine effervescence, aussi bien dans les cours intérieurs, que les couloirs ou encore l’escalier d’honneur. Il en va de même pour la loggia et les appartements des intendants.  Chacun s’affaire à sa tâche, qu’il s’agisse de démonter les échafaudages, nettoyer les zones où le travail est terminé, et surtout apporter les dernières touches pour atteindre la perfection.

C’est ainsi que j’ai pu découvrir des les vestiges de temps passés alors qu’ils reprenaient leurs couleurs d’origine sous les mains expertes des meilleurs artisans d’art de France.

La visite commence. Le parti pris de la restauration a été de sonder chaque mur,  retrouver ainsi les peintures d’origine et les révéler en préservant la patine du temps. A certains endroits les artisans ont pu dévoiler jusqu’à 18 couches de peinture avant de découvrir l’originale.

Hôtel de la Marine - 13 couches de peinture
Hôtel de la Marine – 13 couches de peinture
Jusqu’à 500 artisans ont oeuvré sur place et participé à révéler les trésors dissimulés derrière décors, cloisons et ajouts effectués par le ministère de la Marine. Incroyablement tout a été préservé au fil des siècles, attendant juste de revoir la lumière du jour. Ainsi, au 1er étage une découverte magique : le cabinet doré. Au temps du ministère, une superbe cuisine professionnelle en inox avait pris possession des lieux.
Mais lorsqu’elle a été démontée, elle a laissé la place aux magnifiques décors du  XVIIIème siècle.
L’escalier d’honneur retrouve sa splendeur, et permet d’accéder à la galerie des ports de guerre, la galerie dorée,  pour mener au salon d’apparat de la Marine.
Hôtel de la Marine - escalier d'honneur
Hôtel de la Marine – escalier d’honneur
Chaque dorure reprend son éclat grâce aux gestes délicats des doreuses.
Et il y a de la poésie dans chacun de leurs mouvements.
Certains espaces affiches une sobriété d’une modernité inattendue, d’autres dissimulent des pièces cachées permettant d’espionner les conversations. N’ayez crainte, tous les secrets vous seront dévoilés dès que vous visiterez les lieux !
Hotel de la Marine - le couloir vers le bureau de l'intendant
Hotel de la Marine – le couloir vers le bureau de l’intendant
Quant à la loggia qui domine la place de la Concorde, elle est à couper le souffle.
 La visite prend fin sur une note libertine. Il faut traverser le cabinet privé du 1er intendant qui recevait ses conquêtes dans cette pièce exigüe couverte de miroirs du sol au plafond !

L’hôtel de la Marine – un lieu comme il n’en existe pas

Le CMN, gestionnaire de l’ensemble du lieu, a fait le choix de se propulser dans l’avenir en imaginant une approche multi-facettes pour ce lieu multiple tout en s’assurant d’un modèle économique solide.

Lieu patrimonial ouvert à la visite, espace artistique en collaboration avec la collection Al Thani, lieu de vie et de travail avec les espaces de coworking aux 2ème et 3ème étage, ainsi que les restaurants et la libraire seront les propositions multiples à disposition du public.
La visite s’effectuera avec un casque en son spatialisé qui accompagne le visiteur pendant toute la visite : le confident. Les éléments perturbateurs sont ainsi éliminés pour que le visiteur puisse se concentrer sur la visite. Les explications se déclenchent d’elles même au passage d’un espace à l’autre et s’adaptent au positionnement du visiteur dans l’espace.
Le parcours est scénarisé, des comédiens content la visite plongeant ainsi le visiteur dans le XVIIIème siècle.
Les cours ouvertes au grand public proposeront un café,un restaurant et une librairie accessibles sans visiter l’Hôtel.
L’Hôtel de la Marine s’intégrera au quotidien des parisiens de jour comme de nuit. En effet, la cour d’Honneur sera ouverte pour permettre un  passage direct de la rue Royale à la place Concorde.
Une façon inédite de croiser l’histoire avec un H jour après jour.
Vivement l’ouverture !
 Hôtel de la Marine 2 Place de la Concorde 75008 Paris
 article sponsorisé

Galerie Roger-Viollet – documenter le monde

La galerie Roger-Viollet est bien plus qu’une galerie. C’est avant tout un fonds d’archives photographiques d’une richesse unique. Mais c’est également une histoire familiale, si riche et à la fin si tragique !

 

Galerie Roger-Viollet – une histoire photographique

L’agence Roger-Viollet existe depuis 1938. Tout commence par une histoire de famille, entre un père et sa fille. Henri Roger est chimiste, passionné de photographie, inventeur de divers procédés photographiques tels que la bi-location et la tri-location (superposition d’images) . En 1887 et 1900 il couvre les expositions universelles. Mais lorsqu’il décide de monter une exposition basée sur ses tirages, il constate qu’il ne dispose pas d’images des pavillons allemands. Le nationaliste qu’il est avait délibérément omis d’immortaliser ces installations.
Roger-Viollet - archives expositions universelles
Roger-Viollet – archives expositions universelles
 Hélène et lui partent donc en quête de clichés et tombent sur cette petite boutique parisienne qui en vend justement aux particuliers et en particulier aux étudiants des Beaux-Arts. Hélène qui se destinait à une carrière de journaliste décide alors de créer son agence. Elle rachète cette boutique qui devient l’adresse parisienne de l’agence Roger-Viollet. Sa vocation est et restera celle de documenter le monde et de vendre les droits des images. Elle et son mari Jean Fischer voyageront pour photographier ce qui manque à leurs archives. Mais sa force est avant tout d’avoir acheté de multiples fonds de studios, de photographes indépendants ou encore d’entreprises spécialisées en cartes postales ou photos de spectacles.  Une de leur plus belles acquisition qui est venue s’ajouter aux 6M d’images déjà en stock : le fonds du quotidien France-Soir.
La fin des protagonistes de cette aventure de documentation unique est tragique. Jean Fischer assassine sa femme Hélène alors qu’elle a 84 ans. Il prétend d’abord qu’il s’agit d’un suicide mais est rapidement inculpé et incarcéré.
Le fonds complet est alors légué à la ville de Paris.

Galerie Roger-Viollet – aujourd’hui

Après les difficultés classiques liées à un héritage, la Ville de Paris fini par récupérer le fonds . En 2019 elle décide de privatiser la partie commerciale ainsi que l’exploitation du fonds. Le projet vainqueur propose une valorisation financière mais aussi patrimoniale, incluant l’ouverture d’une galerie permettant de partager les merveilles dont elle dispose  avec le grand public.

C’est ainsi que les locaux qui n’abritaient que des bureaux et n’avaient jamais été ouverts aux visiteurs ont été modifiés pour permettre l’accueil des passionnés de photographie. Des expositions temporaires y seront également organisées.

Alors comment ça marche ?
Des centaines de boites contenant des milliers de clichés sont alignés sur les rayonnages, à portée de main. Vous avez une passion , un sujet de prédilection ? Identifiez la boite, et vous pourrez alors accéder à toutes les photos disponibles à l’intérieur. Attention, c’est addictif !
J’ai craqué pour une des multiples archives étiquettées « Notre-Dame« , et je n’ai pas été déçue !
On peut admirer, mais aussi s’offrir un tirage. Parce que l’agence a déjà numérisé plus d’un million de ses images,  le tirage sur place est même possible. Vous identifiez la photo, elle est imprimée (A4, A3 ou A2 sur place) et vous repartez avec ! Il y a tant d’images que c’est la garantie d’avoir un cliché quasi unique, un pan d’histoire rien que pour soi. Une merveilleuse idée de cadeau également. 
Pour exemple, un tirage A4 vaut 130€ ou 160€ encadré et concernant les photos de l’exposition en cours, pour un tirage 30×30 le prix est de 230€ ou 260€ encadré .

Galerie Roger-Viollet – les voyages d’Hélène

Aujourd’hui est présentée la première exposition photos de la fondatrice de la galerie. Hélène et son mari photographiaient. Pourtant, ils ne revendiquaient aucune notion artistique. Pour eux, la photographie participait avant tout à un travail documentaire.
Ils font tous les deux le choix du Rolleiflex, estimant que ses tirages carrés sont de meilleure qualité, en particulier pour leurs clients potentiels.
Dans les photos d’Hélène, on perçoit une humanité, une empathie avec son sujet. Bien que les images ne soient pas signées, sur certains négatifs un »h » permet de les identifier.
La galerie expose donc ici certains de ses clichés pris à travers le monde dans lesquels on perçoit indéniablement des références à certains grands photographes humanistes de l’époque.
Exposition « les voyages d’Hélène » jusqu’au 26 juin 2021
Galerie Roger-Viollet 6 rue de Seine 75006 Paris
du mardi au samedi de 11h00 à 17h30 (horaires couvre-feu)

Culture à Paris en temps de COVID

Les musées sont fermés. Et notre cerveau est en jachère. Alors pour compenser, et en attendant des jours meilleurs, voici quelques idées pour cultiver son jardin culturel en ces temps mouvementés !

Culture à Paris – Jardin du musée Rodin

Voilà une belle occasion de visiter un musée à ciel ouvert !

Alors que le musée demeure portes closes, les jardins accueillent désormais le public. Un billet d’entrée, et vous voilà autorisé à déambuler dans les allées de ce superbe hôtel particulier. Bien sur, à tout seigneur tout honneur, tout commence avec le célèbre penseur.

Le penseur de Rodin
Le penseur de Rodin

En flânant dans les allées, les bourgeois de Calais sont éminemment présents.

Puis la promenade prend fin en apothéose avec la porte de l’Enfer et ses 200 personnages qui révèlent l’étendue des turpitudes de l’âme humaine.

77 rue de Varenne 75007 Paris du mardi au dimanche 10h00 – 17h00

Statues monumentales Avenue Georges V

Manolo Valdés avait déjà présenté ses sculptures monumentales place Vendôme il y a quelques années. Les places et avenues parisiennes lui conviennent à la perfection et c’est donc avenue Georges V qu’il a choisi cette fois d’installer ses portraits de femme.

Ses visages et silhouettes féminines sont faites d’aluminium, de bronze ou encore de résine. Chacune d’entre elles illustre une déesse ou encore une muse issue de l’observation par l’artiste de scènes du quotidien.

C’est le cas par exemple de sa série « Mariposas » (papillons). Ces femmes sont toutes inspirées d’une scène hors norme à laquelle l’artiste a assisté à Central Park. Une femme était assise sur un banc entourée d’un tourbillon de papillons …. Les sculptures sont réparties sur l’avenue en commençant côté Champs Elysées. Il y en a 10, n’en manquez pas une seule !

La Ménine - Manolo Valdès
La Ménine – Manolo Valdès

Avenue Georges V 75008 Paris Ouvert à tous jusqu’au 30 mars 2021

Des galeries viendra le salut culturel de nos âmes

Et oui ! Les musées sont fermés, mais pas les galeries ! Alors c’est parti pour un petit tour d’horizon.

Galleria Continua – un truc à faire

Galleria Continua est implantée depuis 15 ans en Seine-et-Marne. Le 20 janvier la galerie a inauguré un nouveau lieu au coeur de la capitale, rue du Temple. Un projet né de la volonté de créer un espace accueillant et flexible, accessible à tous.

Galleria Continua Paris
Galleria Continua Paris

Pour la première exposition orchestrée dans ce lieu de 800m2 répartis sur 2 étages et un sous-sol, c’est JR qui  est aux manettes.

Le lieu n’a pas été bouleversé, JR ayant souhaité garantir une transition douce entre ce qui fut et ce qui sera lorsque l’endroit subira une véritable métamorphose.

Pour cette fois donc, Galleria Continua Paris est un mariage des univers d’une galerie d’art et d’un lieu commerçant.

On peut donc s’équiper d’un panier pour glaner quelques produits d’épicerie, ou encore des livres d’art, dont certains sont signés par l’auteur.

Par ailleurs, le lieu propose une immersion dans les oeuvres d’artistes. 

On peut y admirer les créations d’ Ai Weiwei, Daniel Buren, Anish Kapoor ou encore Subodh Gupta.

Sans oublier JR lui-même bien sûr !

 

87 rue du Temple 75003 Paris ouvert de mardi à samedi, 10h00 – 17h00

Galerie Openspace – Eric Lacan

La galerie Openspace accueille la nouvelle exposition d’Éric LacanBrûlures [à prendre au 3ème degré].

Lui qui aime se donner de nouveaux défis techniques, il appréhende ici de nouveaux médiums et de nouvelles façons d’aborder la figuration. On découvre ainsi une très belle exposition dévoilant différentes séries inédites de peintures et de papiers découpés, toutes en finesse et minutie.

Galerie Openspace 116 Boulevard Richard-Lenoir, 75011 Paris sur réservation 

 

 

Le Bon Marché 2021 : une nouvelle installation qui vise juste

Depuis quelques années, Le bon Marché nous a habitué à des installations spectaculaires et toujours plus inattendues.  Aujourd’hui, c’est bien sur Noël qui est à l’honneur. Mais Le Bon Marché 2021 janvier 2021 promet, une fois encore, d’atteindre sa cible.

Le Bon Marché – installation Noël 2020

Si vous n’avez pas encore pris le temps d’y faire un tour, ne manquez pas la forêt enchantée du Bon Marché.

Noël 2020 au Bon Marché
Noël 2020 au Bon Marché

Les magnifiques volumes du Bon Marché sont envahis par une forêt de sapins blancs qui scintillent et nous projettent dans un univers féerique. Il s’agit d’ailleurs là sans doute de la seule forêt enneigée que nous pourrons admirer en ces temps mouvementés. Bref. Il faut savoir vivre l’instant et profiter. Parce que l’effet est majestueux avec une dose de magie comme il se doit.

Et pour ceux qui rêvent de transporter un peu de cette magie chez eux, la sélection de décorations de Noël proposée au Bon Marché est juste incroyable. Et puis il n’y a pas de mal à se faire du bien.

Mais à quoi ressemblera Le Bon Marché 2021 ?

Le Bon Marché 2021 – la prochaine installation

A partir du 9 janvier 2021 l’installation proposée s’intitulera « L’Amazone érogène« .

Une artiste, sa maladie, et sa façon de la transcender sont le socle de cette création qui va droit au coeur de sa cible.

Prune Nourry est l’artiste qui a imaginé de diriger ses flèches pour atteindre les cibles qui représentent la maladie, et plus précisément son cancer du sein.

Le parcours débutera par l’extérieur du magasin, puis envahira les vitrines pour prendre toute sa signification dans le coeur même du lieu. Pas moins de 1800 flèches dirigées vers une cible géante en forme de sein. Prune Nourry a déclaré la guerre à son cancer avec cette oeuvre pleine d’espoir .

Quant au catalogue de l’exposition, elle l’a confié à Daniel Pennac, ami de toujours. Il a fait le choix de le réaliser sous forme de courrier, qu’il adresse à l’artiste ainsi qu’à toutes les amazones de ce monde.

Heloïse et Abelard – les amoureux maudits de l’Ile de la Cité

Notre dernière promenade dans l’histoire de notre capitale nous a menés là où tout a commencé : l’Ile de la Cité. Je vous ai parlé de l’Histoire avec un H, mais cette ile a aussi abrité une des premières amours maudites. Partons donc sur les traces d’Heloïse et Abelard.

Heloïse et Abelard – Roméo et Juliette avant l’heure

L’histoire se déroule en 1115 au coeur de la ville, siège du royaume des Capétiens, sur cette île de la Cité où bouillonne la vie intellectuelle. Mais commençons par les protagonistes.

Lui, c’est Abelard, Pierre de son prénom, noble que tout destinait au métier d’arme. Cependant, c’est vers l’enseignement qu’il se tourne, et plus précisément la philosophie. Il est également maitre en théologie à Notre-Dame de Paris. Il a 36 ans quand il croise le chemin d’Héloïse.

Elle, c’est Héloïse. Elle a 17 ans, et son oncle qui l’élève,  le chanoine Fulbert, confie son éducation à Abelard en échange d’un logement, à quelques pas de la cathédrale.

Et là, c’est le coup de foudre.  Une passion charnelle, en mode 50 shades of grey moyennageux. Très vite, cette attraction entre deux protagonistes que tout devrait séparer, deviendra une belle histoire d’amour interdite qui perdurera envers et contre tous, et malgré les nombreux drames qu’elle traversera. En effet, il y aura une grossesse, la naissance d’un fils, et un mariage. Puis la séparation, entrecoupée de visites enflammées.

Héloïse et Abelard – de la Cité au Père Lachaise

On suppose donc que le couple d’amoureux se retrouvait Quai des fleurs, où une plaque a été apposée pour rappeler leur passage. La logique confirme cette théorie, l’Ile de la Cité étant alors habitée par les chanoines de Notre-Dame de Paris.

Ces deux visages sculptés que l’on peut admirer sur les portes de leur présumée demeure sont les témoins des rendez-vous enflammés de ces amoureux contrariés.

Leur histoire aurait donc commencé ici, avec des rendez-vous secrets qui finissent par être dévoilés. Abelard est certes enseignant mais aussi clerc. Ce statut lui impose le célibat et la grossesse d’Héloïse met donc sa carrière en risque. Pour le protéger Héloïse accepte de quitter Paris pour se réfugier chez la soeur d’Abelard en Bretagne où elle donne naissance à un fils. Puis c’est un mariage secret qui est célébré à Paris. L’histoire n’est pas finie…Abelard et Heloise, à nouveau séparés pour protéger l’enseignant continuent néanmoins à se voir régulièrement. C’est donc Fulbert qui scelle la fin de l’histoire quand il fait castrer Abelard ! Les deux amants s’enferment alors respectivement dans des couvents. Ils se retrouveront néanmoins dans la tombe commune qui les accueillera d’abord en Bretagne, puis finalement au cimetière du Père Lachaise où les romantiques du XIXème siècle les feront transférer.

Maison d’Heloïse et Abelard 11 quai aux fleurs 75004 Paris

L’Ile de la Cité – vestiges d’avant.

Nous nous sommes quittés au IIIème siècle alors que les barbares venus du nord ont poussés les habitants de Lutèce à quitter la rive gauche et à se réfugier sur l’Ile de la Cité en prenant soin de détruire tous les ponts. Que se passa-t-il ensuite ? Qu’advint-il de cette île ?

L’Ile de la Cité – première enceinte de Paris

enceinte gallo-romaine (source wikipedia)
en rouge vif, l’enceinte gallo-romaine et en violet le tracé de la Seine. En rouge foncé, les murs du palais gallo-romain (source wikipedia)

C’est donc au début du IVème siècle que les habitants protègent la partie orientale de l’ile par une enceinte de pierre. D’une largeur de deux mètres, elle est édifiée à une distance d’une trentaine de mètres des rivages de la Seine

Et comme toujours à cette époque les blocs de pierre utilisés sont ce qu’on appelle des « remplois« . Autrement dit on réutilise des matériaux de bâtiments à l’abandon de la rive gauche. Ainsi, d’anciens décors de temples, des éléments de colonnes ou des pierres retaillées sont utilisées pour construire cette enceinte. Pour mieux comprendre son tracé, rendez-vous tout d’abord rue de la Colombe. Au sol, on peut voir le tracé d’un de ses tronçons.

tracé au sol de l'enceinte gallo-romaine - rue de la Colombe
tracé au sol en pavés de l’enceinte gallo-romaine – rue de la Colombe (photo Wikipedia)

Poursuivons la promenade .

Ile de la Cité - rue de la Colombe
Ile de la Cité – rue de la Colombe

En continuant son chemin on peut emprunter juste sur la droite la rue des Ursins et l’on est comme plongés dans le Paris médiéval. Mais on peut aussi imaginer la suite du parcours de l’enceinte gallo-romaine qui empruntait le même sillage.

La distance entre l’enceinte et la Seine permettent d’aménager un chemin de ronde sur la grève. Et quoi de mieux comme fossé que le fleuve lui même !

On ne sait pas précisément quand l’enceinte sera détruite. Mais la configuration de l’époque romaine perdure jusqu’à aujourd’hui : à l’ouest de l’île, le siège du pouvoir, et à l’est, la foi. Parce qu’avant Notre-Dame de Paris, une autre cathédrale avait déjà été édifiée par Clovis, récemment converti au christianisme.

L’île de la Cité – le temps des cathédrales

Aujourd’hui, c’est Notre-Dame de Paris qui occupe tout l’espace, physique, mais aussi de notre mémoire. C’est en 1163 qu’elle fut construite, mais elle ne faisait alors que prendre la place de celle qui avait ouvert la voie : la cathédrale Saint-Etienne.

Cathédrale Saint-Etienne - emplacement sur le parvis de Notre-Dame de Paris
Cathédrale Saint-Etienne – emplacement sur le parvis de Notre-Dame de Paris

Mais comment le christianisme s’installa-t-il à Lutèce ? On doit ce bouleversement à un binôme : le roi des Francs, Clovis, et une jeune future sainte : Sainte Geneviève. Sans oublier l’appui de la femme du roi : Clotilde.

Clovis, contrairement à sa femme Clotilde, n’est pas chrétien. Mais Geneviève est installée à Lutèce  et jeune roi souhaite en faire sa capitale après sa victoire sur les Huns. La future sainte va donc imposer sa volonté de convertir ces païens avant d’autoriser l’accès à la ville. Et c’est en 496, après sa conversion et son  avènement que Clovis fait de Lutèce sa capitale. Pour l’occasion, il renomme la ville en lui donnant le nom de Paris, du nom de ces habitants originels, les Parisii.

Aujourd’hui, c’est la cathédrale de Notre-Dame de Paris qui illustre si bien le passé légué par Sainte Geneviève. Quant à elle, elle guette toujours l’ennemi, installée sur le pont de la Tournelle, représentée par la statue de Paul Landowki. Cependant, pas d’image ici pour illustrer cette dernière phrase : je trouve que cette statue rigide et sans âme ne rend certainement pas hommage à cette jeune femme qui s’est donnée corps et âme pour protéger la ville et ses habitants !