Anselm Kiefer au centre Pompidou

Anselm Kiefer est au centre Pompidou

Le Centre Pompidou nous propose une rétrospective de l’oeuvre d’Anselm Kiefer.
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Préparez-vous à subir un choc. Une dizaine de salles où l’on retrouve les toiles monumentales chargées de matière du peintre allemand, ses livres ouverts carbonisés, ses vitrines foisonnantes d’objets étranges sur le thème de la l’alchimie. On en ressort secoué.
La date et le lieu de naissance d’un artiste sont rarement des détails sans importance. Anselm Kiefer est né en 1945, dans le sud de l’Allemagne, dans un pays en ruine, dans une génération qui pense nécessaire d’occulter son passé pour s’inventer un avenir. Anselm Kiefer fait précisément de cette absence d’Histoire, de ce vide, le matériau essentiel de son oeuvre. Il refuse de voir la période nazie comme une parenthèse, une période en suspension, détachée du reste de l’Histoire allemande, ni comme un mur qui empêcherait de regarder en arrière. Ses toiles replongent dans les racines de la mythologie allemande, au coeur de ces grandes forêts sombres où les peuples germaniques ont toujours situé le lieu de naissance de leur âme et leur culture.
Il y a une puissance créative extraordinaire dans les toiles de Kiefer. Rien de lisse. C’est de la matière en fusion. De la peinture, de la glaise, du plomb. On y entre comme dans un paysage hostile, angoissant. Un chemin de terre ou une voix ferrée nous entraine au loin, vers l’horizon, dans une perspective infinie, ou vers le fin fond de bois obscurs. Ou bien c’est une échelle qui s’élance vers les cieux inamicaux.
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Les inspirations de Kiefer sont obsessionnelles. Les opéras wagnériens, le romantisme allemand, les ruines, l’architecture d’Albert Speer, les poésies de Paul Celan et d’Ingeborg Bachmann qui se font écho, celle du juif roumain dont les parents sont morts à Auschwitz et celle de la fille du directeur d’école protestant membre du parti nazi, et puis il y a la kabbale, la mystique juive et l’alchimie. L’univers est sombre, les fleurs sont de poussière, la bile noire s’écoule. Les personnages viennent des ténèbres, comme Lilith, le démon sexuel et femme fatale de la tradition juive.
Au milieu de ses toiles, Kiefer se met en scène. Dans ses toiles de jeunesse qui l’ont rendu célèbre, il porte l’uniforme de l’armée allemande de son père et fait le salut nazi.
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Dans ses dernières productions, on le voit allongé, tel un corps mort, au milieu d’une forêt ou devant une pyramide. Le tragique de la vie humaine prend le pas sur celui de l’Histoire. 
 
L’exposition se termine par des oeuvres récentes où il continue de s’interroger sur l’essence de sa « germanité ». Anselm Kiefer a soixante-dix ans. Il n’a pas terminé son oeuvre.
Centre Pompidou
du 16 décembre 2015 au 18 avril 2016
Place Georges-Pompidou, 75004 Paris
Article écrit par C Lui !

Centre Pompidou – Marcel Duchamp ou Jeff Koons ?

Le centre Pompidou propose actuellement deux expositions qui font beaucoup parler d’elles.

Jeff Koons, mondialement connu, dans les musées comme dans les galeries où ses oeuvres sont vendues à prix d’or. Si l’on doit citer une seule de ses oeuvres, c’est invariablement son chien géant en ballons gonflables, qui a envahi twitter et Instagram depuis l’ouverture de l’exposition, et qui avait aussi fait des siennes à Versailles !

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Marcel Duchamp, dont le nom est familier mais qui, souvent, est réduit à une ou deux de ses oeuvres les plus célèbres, telles que « Fountain », autrement dit sa « fontaine pissotière » , ou encore sa Joconde à moustache.

Voir ces deux expositions l’une après l’autre entraine naturellement la tentation de comparer, ou du moins de faire un parallèle entre deux parcours, deux itinéraires, artistiques, ou autre !

J’ai commencé par Jeff Koons.

Le déclencheur de sa vocation : les tableaux exposés dans la galerie le magasin de décoration d’intérieur de son père.

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Mais ce que l’on identifie comme sa première réalisation artistique : les « inflatables ». En d’autres termes, des jouets gonflables colorés, posés sur des miroirs….Bien.

Deuxième phase « The new ».

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« l’aspirateur …semble synthétiser sa vision de la société américaine, entre pragmatisme domestique, rêve de réussite individuelle et course effrénée à la nouveauté  » cette fois, il s’agit d’aspirateurs, disposés de façon extrêmement symétrique dans des cubes en plexilas, ou encore sur des néons lumineux… Soit.

Et l’on continue à déambuler dans cet univers d’objets familiers, plus ou moins réinventés, ou repris pour leur faire passer des messages que je vous laisserai apprécier.

Ce qui est léger ne l’est pas forcément : un bateau gonflable totalement immergé dans du métal pour le transformer en sculpture pesante.

Des ballons de baskets qui flottent entre deux eaux, « paraboles de l’état d’équilibre que nous recherchons tous »… Ok.

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Ah, j’oubliais il y a aussi une période dédiée à sa femme : la Cicciolina. J’ai d’ailleurs, semble-t-il, raté la salle interdite aux moins de 18 ans… 

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La première oeuvre de Jeff Koons fut donc faite de ballons gonflables colorés, son apothéose un chien géant en ballons roses. Et ce chien est là, omni présent, forcément.

J’en ai fait, moi aussi, une interprétation.

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Passons maintenant à Marcel Duchamp.

Vous ne verrez pas son urinoir, mais c’est tout son parcours artistique, long et riche, que vous découvrirez, comme moi, ou re découvrirez, pour ceux qui le connaissent déjà, au de là de sa joconde à moustache .

Son parcours commence par l’inspiration puisée dans son entourage familial artistique, il s’inspire des grands maitres, pour mieux s’en détacher, créer sa propre voie pour terminer par sa grande oeuvre, qui peut pourtant laisser perplexe : Le Grand verre.

Le « ready made« , c’est lui. Et tous ceux qui ont ensuite tenter de s’inscrire dans ce sillage se sont ré appropriés ce qu’il avait initialisé. Mais pour y arriver, on découvre une vraie quête artistique et intellectuelle.

Les caricatures qu’il produit, sur les traces de son frère, marquent le lien qu’il établit entre l’oeuvre et son commentaire, voire même son titre.

Puis c’est la visite du Salon d’automne de 1905 où se tient une rétrospective de Manet, « le grand homme », et où explose le scandale de la « Cage aux fauves » avec les œuvres colorées de Matisse ou de Derain.

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Très inspiré par Cézanne, il explorera fauvisme et cubisme.

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Sa passion pour les échecs, et son admiration pour Cézanne, le mènent à cette peinture de joueurs d’échecs. en regardant de près, on peut voir les pièces démultipliées, et certaines qui semblent avoir pris la fuite .

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Il décide en 1913 de faire une coupure avec le monde de l’art et décide de travailler à la bibliothèque Sainte Geneviève. Il le dira lui-même, ce travail lui permet de « se dégager de toute obligation matérielle » . Parce que, loin de la démarche mercantile qui peut pousser certains artistes à produire pour vivre voire même s’enrichir, sa quête allait bien plus loin, ses pensées étaient dirigées vers cette oeuvre quid errait son aboutissement :  « La Mariée mise à nue par ses célibataires, même »

Ses premiers ready-made, objets « tout faits », datent aussi de cette période, de 1913-1915 . 

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De 1915 à 1923 il se consacrera à cette création unique, ce Grand verre.

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Le grand verre

Puis il se tournera aussi vers le cinéma. 

Images, textes, peinture, photo, cinéma, il aura tout parcouru, observé, sur le chemin de sa quête artistique.

Conclusion : je ne pense pas que Marcel Duchamp aurait été tenté par ça, mais cela n’engage que moi !

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Jeff Koons jusqu’au 27 avril

Centre Pompidou Place Georges-Pompidou, 75004 Paris

Henri Cartier Bresson

Henri-Cartier Bresson au Centre Pompidou

Difficile de résumer une exposition de photographie, et encore plus lorsqu’il s’agit d’une exposition consacrée à Henri Cartier-Bresson, artiste surréaliste, immense photo reporter, grand observateur du siècle. HCB ou comment un fils de bourgeois destiné à reprendre la direction de l’usine familiale a réussi à échapper à son avenir prédestiné en vouant sa vie à son art. La meilleure façon est encore de le faire à travers quelques clichés, quelques instantanés d’une carrière, à la manière d’un photographe qui observe longtemps et choisi son sujet.

Trois étapes donc, trois choix arbitraires : l’art, l’instant, le peuple.

L’art d’abord. Cartier-Bresson a commencé par la peinture et à la fin de sa vie s’est de nouveau consacré au dessin. La photographie est une sorte de très longue parenthèse dans sa carrière d’artiste. Pour HCB, la photo doit être conçue comme un tableau. Comme dans cette superbe photo, il compose, il met en scène, il structure son espace avec précision. Il ne recadre jamais ses photos au développement.

"déjeuner sur l'herbe "
« déjeuner sur l’herbe « 

L’instant ensuite. HCB avait l’habitude de choisir d’abord le décor de l’action, un coin de rue, un mur, une rue vue du haut d’un escalier. Un décor de théâtre, une mise en scène à nouveau. Ne reste plus alors qu’à attendre que « quelque chose » se passe et saisir l’instant, la brève ouverture furtive, telle une petite déchirure dans l’écoulement du temps.

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Le peuple enfin. Cartier-Bresson est resté proche des milieux communistes, après sa période surréaliste. Ses reportages, aux côtés de Kappa pendant la guerre d’Espagne, ses voyages en Asie, en Amérique Latine, l’ont encore rapproché du peuple, un peuple qu’il photographie pour lui rendre hommage. Envoyé à Londres pour couvrir le couronnement de Georges VI, il en revient uniquement avec des images du peuple qui regarde passer le Roi, dans le reflet de télescopes assez surprenants !

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Et ici, en Chine, quelques jours avant la chute du régime de Tchang Kaï-Chek, il saisit la bousculade du peuple affolé devant le guichet d’une banque.

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L’art. L’instant. Le peuple. Juste un aperçu. L’exposition est ouverte jusqu’au 9 juin, et tous les soirs jusqu’à 23h00. Allez-y !

 

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rédacteur C Lui

Henri Cartier-Bresson

12 février 2014 – 9 juin 2014

de 11h00 à 23h00

Galerie 2 – Centre Pompidou, Paris
Centre Pompidou – Place Georges-Pompidou – Paris 4e 
Adresse postale : 75191 Paris cedex 04

 

Exposition Roy Lichtenstein à Beaubourg

Exposition Roy Lichtenstein

L’exposition Roy Lichtenstein m’a prise par surprise !

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Bien sur, j’avais à l’esprit ces images que nous connaissons tous, à base de visages féminins aux yeux larmoyants, s’adressant à un Jeff invisible , le tout dans un style marqué de bande dessinée, sans oublier bien sur les célebrissimes petits points qui servent de toile de fond, ou de fond de teint.

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Mais Roy Lichtenstein, il s’avère que c’est bien plus que tout cela. Roy Lichtenstein est un des seuls artistes qui aurait accepté d’être rattaché au mouvement pop art.

Sa première oeuvre dit tout, et dessine la voie.

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premier tableau de Roy Lichtenstein

 Une image issue des comics qui caractériseront son style, mais déjà épurée, amplifiée, avec ce clin d’oeil qui donne l’impression qu’il nous dit déjà : voilà, j’ai trouvé ce qui caractérisera mon style .

Un style qui fera « pop », qui pétillera vers notre regard étonné. 

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Mais le saviez vous, comme tous les grands avant lui, il a aussi dialogué avec ses maitres, leur rendant hommage en réinterprétant leurs oeuvres .

aquarium par R.Lichtenstein
aquarium par R.Lichtenstein

Et, le saviez vous, il a utilisé des matériaux de l’industrie pour explorer le paysage autrement .

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Et, le saviez vous, il s’est également engagé dans une oeuvre sculpturale, en commençant de son  » brushstroke » , ce fameux coup de pinceau qui fait la signature de tous les grands, et qu’il a magnifié pour en faire l’objet même de certaines de ses peintures.

Brushstroke 1965 by Roy Lichtenstein 1923-1997

crédit photo brushstroke Tate Museum

Une exposition explosive, colorée, par un artiste dont les oeuvres sont reconnaissables entre mille, souvent plagiées, jamais égalées ! 

Centre Pompidou

du 3 juillet au 4 novembre 2013

19 Rue Beaubourg  75004 Paris

tous les jours sauf le mardi, de 11h00 à 21h00 nocturne jeudi 23h00

www.centrepompidou.fr

 

Georges – établissement COSTES – plus jamais !

alors c’est vrai, j’y suis déjà allée … Et c’est vrai, j’avais été agréablement surprise … Comme vous avez pu le lire dans

cet article

Mais voilà : j’y suis retournée … Et là, au moins, cela a le mérite d’être clair : les établissements COSTES, pour moi, c’est fini !

Je sais, ce type d’affirmation peu paraitre peu crédible émanant de la bouche d’une parisienne qui se respecte . Parce que, il faut le dire, la tentation du COSTES est partout , et multiformes.

Bien sur, il y a l e COSTES Saint Honoré, fier de son nom , accolé à l’hotel du même nom …

Mais il y a également Le café Marly, et puis Le Coq, et aussi La grande Armée , et le  fameux Georges, à l’emplacement et à la vue hors du commun …

Ils sont là, et déploeint leurs charmes pour que vous succombiez …. L’alllure des serveurs, l’appel de la branchitude, et, si tout cela ne suffit pas, leur célèbre club sandwich  qui se veut être le trait d’union, la moelle épinière de ces établissements d’un autre genre.

Oui mais non ! Je dis non, et je tiendrai mon engagement, COSTES , c’est fini !

Parce que le sado maso, trop peu pour moi, enfin, au restaurant en tous cas !

Est-ce que le serveur revêche et sans sourire préposé à notre table avait eu une matinée difficile dans ce lieu vide et paisible ? Est-ce que je dois chercher une explication , voire une justification à son absence totale de sourire, et son incorrection patentée ? Non !

Un sourire, un «  bonjour « , un «  que puis je faire pour vous «  voire même un «  qu’est ce qui vous ferait plaisir ? «  , voilà ce que j’attends, au minimum, dans un restaurant qui se veut  hype, branché, et même plus.

Et se faire « remettre à sa place «  quand, après 40 minutes d’attente pour un dessert que nous ne gouterons finalment pas , nous avons l’audace de l’interpeler d’un «  excusez moi «  qui restera san suiste, vous trouvez ça normal ? Et bien moi, non !!!

Alors, vous , gérants du COSTES, sachez que The Parisienne ne passera plus par vous ! Qu’on se le dise ! Et tant pis si cela signifie que je renonce définitivement à ce merveilleux mille feuilles framboises !

Et vous, les Costes, ça vous parle ?

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Mondrian – Stijl – mes impressions

Mondrian – de Stijl : un intitulé bien énigmatique pour l’inculte que j’étais avant de visiter cette exposition …

De Stijl donc : une revue créée en 1917 par Theo Van Doesburg et qui sera , jusqu’en 1931, la plateforme du néo plasticisme . Elle rassemble peintres et architectes, qui, sans vraiment creer de mouvement au sens propre, participent à  » une nouvelle compréhension de l’art  »  : le neo plasticisme :

 » appréhension plus conceptuelle de la création basée sur des valeurs universelles  » .

Concept abscon pour vous ? Pour moi aussi !

si vous voulez bénéficier d’un commentaire pompeux, élitiste, et proche de la masturbation neuronale, surtout, n’oubliez pas de vous équiper de l’audio guide !

Sinon, voici ma lecture:

Mondrian , à ses débuts tenté par la mouvance  » fauve « , se passionnera pour les arbres , et cela donnera ceci :

puis cela, quand c’est vers le cubisme qu’il se dirigera ..

A force d’épurer, de réduire sa palette de couleur, il en arrive à ces lignes horizontales et verticales, qui délimitent des zones de couleurs, primaires exclusivement : le néo plasticisme est né ! Il dispose d’une charte en 8 préceptes, dont je ne suis parvenue à retenir que celui ci , le drnier :

 » toute symétrie sera exclue  » !

Et Mondrian continue son exploration ….  » la recherche d’un rythme, d’une sorte de pulsation dynamique de la couleur  » ( merci l’audio guide !)

Alors que la  » prégnance du blanc  » devient de plus en plus présente, et c’est l’érudite de l’audio guide qui l’affirme, et que la couleur tend à disparaitre de plus en plus du tableau, comme en atteste cette  » composition en rouge, bleu et blanc  » de 1937 …

alors donc que le blanc est omni présent dans ses toiles, on s’attend à une apothéose sous forme de feuille blanche … Mais Mondrian démanage à New York , et cela donne ceci …

Alors, comment ne pas penser à cette publicité mythique que je vous laisse découvrir, ou redécouvrir pour l’occasion  … surtout, regardez la en entier : un chef d’oeuvre !

Mondrian donc appartenait à un véritable mouvement transdisciplinaire dont la feuille de route était le néo plasticisme …

Mondrian, parti du cubisme , dans une voie qui le mène au  » traitement en aplat et rabaissement de la couleur « , Mondrian, trouve à mon sens, sa véritable place dans le traitement qui est fait de son mouvement dans le milieu architectural, soit quand il est re propulsé dans la 3D ! c’est là, dans ces oeuvres architecturales d’inspiration De Stijl, que j’apprécie vraiment l’oeuvre … Mais ceci n’engage que moi, bien sur !

 

Sans oublier cette oeuvre immortelle qu’il a inspiré à un artiste au moins aussi grand que lui …

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Mondrian – De Stijl

Mondrian

expositition Centre Pompidou

1er décembre 2010 – 21 mars 2011

Et vous, cette « composition en rouge, bleu et blanc II », 1937, que vous inspire-t-elle ?

au risque de paraitre terriblement conservatrice, voire pire, pour l’instant, en ce qui me concerne, c’est le vide, le néant, ou plutôt des traits noirs agrémentés d’une ou deux touches de couleur … L’exposition m’ouvrira peut-être les yeux … Je vous tiens au courant !

SOULAGES – l’exposition

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L’exposition est une retrospective de l’oeuvre de SOULAGES, qui retrace ses oeuvres de 1946 à aujourd’hui, en mettant néanmoins l’accent sur la dernière période, celle de  » l’outrenoir  » comme il l’a lui même intitulée.

On découvre tout d’abord ses oeuvres à base de «  Brou de noix « , dans  lesquelles la toile est encore très présente, mais il explore déjà les différentes nuances de la couleur.

Vient ensuite la période durant laquelle des couleurs, telles que le bleu ou le rouge, sont présentes, mais mises en visibilité au travers d’une couche de noir qu’il râcle ensuite pour laisser apparaitre la teinte (1957 – 1963 )

Puis viennent ensuite des oeuvres plus grandes, en format horizontal, à base de grands « aplats » de noir, mais moins de relief , de matière, et donc peut-être moins de vie à mon goût.

Et puis, c’est le premier choc: cette salle, dans une mise en scène voulue par SOULAGES : un triptyque, en suspension, fixé entre sol et plafond, trois murs et le sol totalement noir, et seul le mur leur faisant face blanc, puissament éclairé.

On découvre là la première oeuvre dans laquelle le noir prend toute sa puissance, devient le moyen de capter la lumière et d’en jouer, le support de tous les reflets; les visiteurs entrent là dans l’oeuvre, tournent et virevoltent autour des tableaux pour en capter toutes les subtilités .

Il en va de même dans les salles suivantes où le noir est exploré dans toute sa profondeur et sa diversité 

SOULAGES a dit :  » c’est ce que je fais qui m’apprend ce que je cherche « 

C’est très probablement cette philosophie de vie, cette volonté profonde d’être en permanence dans l’action , dans la quête active , qui expliquent sa longévité, cette capacité à se réinventer à 60 ans passés pour rentrer dans une nouvelle phase de son oeuvre.

Il ne me reste qu’à lui souhaiter que les décennies à venir lui soient aussi bénéfiques.

et puis, derrière l’oeuvre, un homme, qui nous a consacré du temps pour une séance de signature mémorable …

Alors merci !

SOULAGES – j’y étais !

Pas de longs discours aujourd’hui, je suis épuisée … ! Je vous raconterai l’exposition lundi .

Mais j’y étais, je l’ai vu, je lui ai parlé !!!!

Et derrière le monument, le pilier de l’art contemporain se cache un homme élégant, charmant , attentionné .

Chapeau l’artiste.