vous l’avez plébisicté, et j’ai donc décidé de lui redonner la parole !
Que les choses soient claires pourtant : tout d’abord, je ne le publie que lorsque je partage le fond de sa critique, il a bien sur toute liberté sur la forme !
Ensuite, que les choses soient claires : s’il s’avère que son succès me fait de l’ombre, je l’inviterai, poliement, mais fermement, à aller poster ailleurs !
voilà donc la critique du film » Les petits mouchoirs » , par LUI !

C’est l’histoire d’une confrontation entre un bavardage humain stérile et incessant et le légendaire silence des huîtres. A la fin, on a une furieuse envie de plonger tout habillé et de se noyer dans un bassin d’ostreiculture.
Je vais essayer de rendre un peu la trame de l’histoire, mais cela risque d’être confus parce que je n’ai retenu aucun des prénoms de cette bande d’adolescents attardés qui passent l’essentiel de leur temps à se tomber dans les bras les uns des autres pour se montrer à quel point ils sont heurrrrreux d’être ensemble.
Les pauvres, ils sont surtout gravement paumés.
Panorama rapide de cette faune de trentenaires : il y a l’acteur raté de séries télévisées, plaqué par sa femme un an plus tôt et qui s’accroche désespérément à elle comme une arapète sur un rocher ; sa femme justement, qui oscille entre le je t’aime et le moi non plus et lui envoie des sms pour le moins ambigus ;
et puis il y a le beau gosse incapable de se caser, qui virevolte d’histoires en histoires et s’imagine à soixante piges en train de se taper encore des gamines de vingt-cinq ;
il y a aussi l’une de ses rencontres d’un soir, toute heureuse de le voir debarquer avec son pote et qui leur demande s’ils ont déjà essayé une « double » ;
et puis, l’ostheopate, marié sans conviction, un enfant, qui découvre qu’il est fou amoureux d’un homme de vingt ans son ainé ; et sa femme précisément, manifestement délaissée par son homosexuel refoulé de mari, qui s’imagine actrice de scènes de cul grace à son logiciel de cyber sexe ;
et puis, il y a la môme, la Cotillard, toujours aussi mignonne, dont le personnage est totalement à côté de la plaque, la tête en Amazonie, les fesses en France, prête a toutes les expériences pourvu qu’elles soient sexuellement éphémères.
Et enfin le héro du film, Brice de Nice sans sa tunique jaune, dont le scooter se fait « niquer » par un camion des les premières minutes du film à la sortie d’une boite de nuit.
Survivra-t-il ? C’est le seul suspens se ces « petits mouchoirs » … jetables.
Cet ensemble nous donne une image plutôt désespérante d’une génération sans attache et sans projet. Pas étonnant que ce soient les deux personnages de vieux qui émergent dans cette médiocrité.
L’ostreiculteur, cliché du paysan éloigné de la cite décadente et bourgeoise, fidèle au terroir, un vrai, un pur, limite mystique, est a vrai dire un peu ennuyant, voire pathetique.
Non, la vraie réussite de ce film, c’est incontestablement le personnage survolté joué par un remarquable Cluzet. Pétages de câbles a volonté : des hurlements à peine arrivé dans sa maison de vacances parce que la pelouse n’est pas tondue, délire obsessionnel lorsqu’il entend des fouines sur le toit de la maison, grands coups de hâches dans le mur, agression hallucinante du gamin de ses invités parce qu’il triche à « 123 soleil ».
Magnifique. Époustouflant. Certes, on ne peut pas dire qu’émane de lui un bonheur serein, mais sa rage dévastatrice est tellement plus drôle que les déambulations des jeunes mollusques …
