Che Malambo – 12 hommes en colère

Envie de vibrer face à une troupe de mâles musclés et virils ? D’être séduites par une performance physique à souhaits, spectaculaire de technicité et de rythme ? Che Malambo  est clairement fait pour vous !

CHE MALAMBO – men only

Dans ce spectacle unique en son genre, 12 artistes masculins, à la fois danseurs et musiciens s’affrontent en faisant claquer leurs bottes au rythme des sons de tambours en bois et peau qu’ils manient avec aisance alors que leurs pieds se livrent à un ballet parfaitement synchronisé.

La troupe  met à l’honneur « l’art des Gauchos ».  à travers un spectacle exaltant aux rythmes ardents. Le Malambo, est une danse exclusivement masculine. Non seulement ils dansent, mais ils font virevolter des « boleadoras », lassos munis de boules de bois aux extrémités, qui viennent ajouter rythme et poésie à un spectacle parfait.

Che Malambo – le chorégraphe

Gilles Brinas, chorégraphe et danseur, est tombé amoureux de cette danse argentine unique en son genre. Il créé alors sa compagnie en 2005 afin de pouvoir offrir ce spectacle. Il a su donner vie à ces personnages énigmatiques, mi-hommes, mi chevaux, à la sensualité indéniable : demandez  aux spectatrices dans la salle : leurs yeux brillants vous confirmeront mes propos. On les comprend… Comment résister à ces superbes danseurs et leur ballet aussi physique qu’élégant ? Personnellement, j’ai craqué !

Che Malambo du 30 janvier au 21 avril 2019
théâtre Bobino 14-20 Rue de la Gaité, 75014 Paris
mercredi au samedi à 19h – dimanche à 17h

Les applaudissements ne se mangent pas

Les applaudissements ne se mangent pas est une pièce de Maguy Marin, grande chorégraphe française.

Benjamin Millepied  a décidé, comme il le dit lui même, de « célébrer cette grande chorégraphe  » en présentant son oeuvre à l’Opéra de Paris.

Parce que oui, j’ai eu le plaisir ( la joie, l’honneur, l’émotion, et autres qualificatifs chargés de sourire et d’enthousiasme) de rencontrer Benjamin Millepied qui nous a parlé de cette oeuvre et de ce qu’elle représente pour lui, pour la danse, et pour l’Opéra de Paris.

Ce qui a sous tendu le travail de Benjamin Millepied durant cette année passée à l’Opera de Paris, c’est le souhait et la volonté de présenter paysage chorégraphique d’aujourd’hui, les artistes qui comptent vraiment.

Et Maguy Marin s’imposait donc, étant elle même une de ces très grand chorégraphes contemporaines.

Benjamin Millepied nous explique qu’il a choisi cette pièce tout particulièrement, parce qu’elle a signé la fin d’une période dans le travail de Maguy Marin.
« Les applaudissements ne se mangent pas fait appel à un savoir faire chorégraphique plus classique, et c’est sa dernière pièce dans cette mouvance. » 

Les applaudissements ne se mangent pas
Les applaudissements ne se mangent pas

Ensuite, Maguy Marin s’est lancée dans des créations plus conceptuelles.

Mais, surtout, après cette pièce, la compagnie s’est dissoute, trop marquée sans doute par la puissance voire même la violence de l’oeuvre.

Benjamin Millepied a vu cette pièce à New York il y a longtemps.

« Je profite de cet endroit qu’est l’Opéra de Paris pour faire passer cette pièce plus « difficile » mais chorégraphiquement d’une grande complexité et en même temps très classique »

« Parce que la danse ne doit pas être que de « l’entertainement  » «  !

Dans cette pièce, les rapports humains  le passionnent : ils sont réalistes, violents.

Et ce que l’on ressent, est tout autant d’actualité aujourd’hui que quand elle a été créée en 2002.

On peut se reconnaître dans chacun des danseurs sur scène.
« Le spectacle est très narratif , poétique, il raconte une histoire »

Des regards, Des rencontres, Un décor spectaculaire, 8 danseurs sur scène durant une heure.

Et la confrontation des regards, sur scène, mais aussi entre la troupe et ceux qui la guident.

Assister à une répétition d’un tel spectacle est un moment unique, suspendu dans le temps. C’est là que j’ai compris une fois encore la puissance du langage du corps, dénué de tout artifice, sans maquillage ni costume de scène.

On en ressort secoué, bouleversé, presque physiquement touché.

Benjamin Millepied parle avec passion de ce qu’il a pu faire et mettre en place à l’Opéra de Paris.

Quand on lui demande les noms d’autres grands artistes qu’il aurait pu faire venir à l’opéra, il répond :
« J’ai suffisamment donné à l’opéra de paris je garde quelques secrets pour la suite » avec un sourire entendu.

C’est Maguy Marin elle même qui a mené les auditions.

Et Benjamin Millepied nous confie :

« Elle a choisi des gueules , des personnalités, mais je vous rassure ça reste des danseurs de l’Opéra de Paris, beaux, grands, musclés « 

La répétition était extraordinaire d’émotion. Je ne peux donc que vous recommander d’aller voir Les applaudissements ne se mangent pas dans sa version finale, avec les décors qui eux aussi semblent à eux seuls délivrer une vraie promesse.

 

Les applaudissements ne se mangent pas

Opéra de Paris  – Palais Garnier du 25 avril au 3 mai 2016

10 place de l’Opera 75009 Paris

Batsheva Dance Company à l’Opéra de Paris

BATSHEVA DANCE COMPANY

La Batsheva dance Company s’est produite pendant 4 jours sur la scène prestigieuse de l’Opéra de Paris.
 
Si vous êtes un amateur de danse contemporaine, vous en savez déjà sans doute beaucoup plus que moi sur cette troupe de ballet contemporain israélienne fondée en 1964, et rien dans ce qui suit ne vous surprendra.
 
Si, par contre, comme moi, vous ne connaissez pas grand chose aux chorégraphes de notre temps, alors, comme c’était mon cas, peut-être même pensez-vous que la danse contemporaine est à la danse ce que les performances conceptuelles, les ready-made pompeux, ou les grosses sculptures de chien en couleur fushia sont à l’art. Détrompez-vous.
 
Parce que l’art dans toute sa splendeur ne nécessite aucune explication, pas d’enseignement particulier, juste de l’émotion à l’état pur.
 
Et si vous avez la chance de vous trouver un jour dans une ville où se produit la  Batsheva Dance Company, n’hésitez pas une seconde, sautez-y, courez-y, plongez-y … Bref ne manquez cette expérience sous aucun prétexte.
batsheva dance company - photo by The Guardian
batsheva dance company – photo by The Guardian
Vous n’imaginez pas l’émotion intense que peuvent créer ces vingt corps en mouvement, que dis-je … En suspension, en lévitation, en bouillonnement, en impulsion, en révolte contre l’immobilisme, en tremblement, en turbulence, en insurrection. Vous n’imaginez pas la sensibilité, la poésie, la passion que produisent ces vingts jeunes femmes et jeunes hommes, et encore moins la fureur, la puissance, l’exaltation qui se dégagent de leurs enchaînements parfaits.
Qu’ils dansent seuls, en couple, en groupe ou que ce soit la compagnie toute entière qui entre en transe, qu’ils accompagnent le raffinement des variations Goldberg de Bach ou les explosions rythmiques de la musique électronique, on est comme hypnotisé par le contraste entre la liberté des corps, la spontanéité des mouvements, et l’harmonie de l’ensemble.
 
Les trois temps de Three, Bellus, Humus, Secus, ne durent qu’un peu plus d’une heure.
Rarement une heure aura parue si courte.
 
Une heure durant laquelle puissance et grâce s’allient dans tous ces corps, qu’ils soient féminins ou masculins.
Parce que la beauté, l’élégance, la grâce, n’ont pas de sexe.
On en redemande, mais c’est sans doute au-delà du possible, tant l’énergie dépensée doit être immense. Alors, pour se consoler, avec tout le public du Palais Garnier, comme un ensemble nous-aussi, on applaudit de longues minutes, debout, à tout rompre, pour les admirer encore, dans leur costume si simple qu’il laisse transparaître l’intensité de l’effort, et presque les battements des coeurs.
 
Il est impossible de retranscrire en mots l’émotion qui a frappé l’audience durant l’heure qu’a duré ce spectacle unique et extraordinaire. Les quelques images ci après donnent un aperçu de leur talent, mais rien ne vaudra l’heure de communion que nous avons vécue hier soir.

Alors, pour aller les admirer, suivez leur tournée et réservez ! Ils seront à Pau ce mercredi, puis à Modène, Liège, et bien sur à Tel Aviv.

Batsheva Company – Opéra de Paris

article écrit par C lui, avec quelques ajouts de ma part