Les femmes du 6ème étage : un film prometteur, porté par des acteurs de grande qualité …. Et puis ?
jeu d’acteurs : scénario :
Le film se déroule dans les années 60, avant la révolution de 68, dans un milieu bourgeois où le quotidien féminin est cadencé par des évènements majeurs tels que : rendez vous chez le pédicure, partie de bridge ou encore vente de charité organisée dans la paroisse . Les hommes ont des activités hautement intellctuelles, parlent bourse et trompent leurs femmes, tout ceci dans une atmosphère triste et poussiereuse.
Mais voilà, au 6ème étage de l’immmeule où habitent depuis des génerations les Joubert- Fabrice Luchini et Sandrine Kiberlain ( NDLR : aperçue ce week end à Deauville d’ailleurs !), au 6ème donc, vivent les bonnes espagnoles. Ces femmes, qui ont tout quitté pour venir servir ces bourgeois coincés, et qui le font sans jamais se plaindre, toujours avec le sourire, avec cette capacité de trouver des sources de bonheur dans les plus petits évènements du quotidien – non, parce que je veux bien passer l’aspirateur en chantant et en me déhanchant gracieusement comme elles le font, mais pendant 5 minutes, et pas jour après jour, de 06h00 du matin à 23h00 !
Donc, au sommet de l’immeuble, joie de vivre, bonheurs simples, sourires et délicieux petits plats sur fond de solidarité féminine; et quelques étages plus bas : mesquineries, amitiés factices, et surtout .. ennui, ennui profond.
Je vous ai donc posé le décor, résumé l’histoire . J’ajouterai que le tout est servi par d’excellents acteurs :
Fabrice Luchini ( il fait du Luchini, donc on aime ou on déteste – moi j’aime !), Sandrine Kiberlain, à l’aise dans son rôle de paysanne parvenue à bien se marier et qui se glisse dans le rôle de petite bourgeoise parisienne avec facilité , et puis ces merveilleuses actrices espagnoles, dont Carmen Maura, vue entre autres dans Volver, ou encore Natalia Verbeke, actrice argentine qui interprète le rôle de Maria, la femme de ménagedu couple Joubert.
Mais alors, me direz vous, tous les ingrédients sont réunis pour un petit bijou de psychologie fine , de rires et d’émotions …
Et bien j’ai le regret de le dire : la mayonnaise ne prend pas, mais alors pas du tout !
Oui, j’ai souri, et même ri ; oui, je me suis laissée bercée par la musique de cette merveilleuse langue qu’est l’espagnol; et oui, j’ai senti la chaleur humaine que dégagent, toujours et encore, Carmen Maura et ses camarades .
Mais les meilleurs acteurs du monde ne peuvent sauver un film au scénario inexistant . Parce que c’est le cas : le scénario, la colonne vertébrale d’un film réussi, ne tient pas ce corps pourtant si riche.
Pourquoi Joubert, agent de change ennuyeux et sclérosé dans sa vie quotidienne, décide-t-il soudain de s’intéresser à la condition humaine de celles qui habitent au dessus de sa tête et devient-il soudain , tel un papillon qui sort de sa chrysalide, cet homme au grand coeur ? On ne le sait pas, et on ne le saura jamais . Pourquoi soudainement décide-t-il de braver ses pairs, d’aider ces femmes invisibles sans se soucier du » qu’en dira-t-on « , on ne le sait pas. Alors, me direz vous, peu importe finalement si l’on passe un bon moment … Oui .. Mais non ! Parce qu’aucun lien ne se créé avec les personnages . Et l’histoire oscille entre vaudeville léger et étude psychologique d’un homme qui , je cite, » se sent libre pour la première fois de sa vie » .
Alors, pour conclure, vous l’aurez compris, grosse déception pour un film que j’ai déjà presque oublié tant il m’est resté étranger !
Et vous, vous l’avez vu ? Vous l’avez aimé ?