Vous avez commencé à vous rendre compte … Je suis très sensible à la faune urbaine de Mosko & associés … Et à la gentillesse de Gérard, un des deux cofondateurs … !
Alors quand il accepte de m’accueillir dans son atelier , imaginez ma joie !
Un échange de mails, et date est prise .. . Me voilà donc, par un mercredi glacial de décembre, devant sa porte …. Je suis bien au bon endroit : cette girafe dans la cour m’indique la voie !

Il m’accueille gentiment, me propose une boisson chaude, et me fait visiter … Je suis comme chez moi !
Un petit coup d’oeil à son atelier pour commencer ?

et puis le show room …

et l’artiste …

Il est temps de commencer l’interview …
Alors, autour d’un thé , attablés dans la cuisine, il commence à me raconter … à se raconter !
Comment a commencé l’histoire de » Mosko et Associés » ?
» en 1989 j’habitais dans le XVIIIème arrondissement, dans un immeuble qui surplombait un terrain insalubre depuis des années et qui accueillait de petits jardins d’ouvriers, et quelques maisonnettes ou cabanons … Les maisons des 3 petits cochons ! c’était l’époque de l’association de défense du quartier, des squatts , et j’ai croisé dans ce coin Manu Chao qui trainait là avec la Mano Negra ! Et puis, petit à petit, les maisons ont été détruites, et le terrain entouré de palissades de béton. Tout à coup, la végetation s’est installée, et a commencé à envahir le mur : la flore était là, il ne manquait plus que la faune ! C’est là que j’ai commencé à peindre ! J’étais typographe, et pas vraiment féru d’art .C’était pour moi un engagement militant : mettre de la couleur dans la grisaille du quotidien … Pour cette première fois, j’ai peint des perroquets et des toucans «
Pourquoi ce nom » Mosko et associés » ?
» ce quartier s’appelait la Moskova . C’est en l’honneur du quartier que j’ai pris ce nom – Mosko. Pendant près d’un an, j’ai effectué des actions ponctuelles . Et puis en bas de chez moi, après la destruction d’une dernière maison, sont apparus 45 mètres linéaires … Alors, pour peindre cette surface, j’ai co fondé avec Michel, à l’époque un collègue de travail, » Mosko et associés « .
Gérard et Michel : les cofondateurs .
Et puis les associés : tous ceux qui ont voulu se joindre à nous pour participer ,régulièrement ou occasionnellement : nous aimons également les collaborations avec d’autres artistes comme Mesnager, Artiste ouvrier, FKDL et les autres «
vous travaillez toujours tous les deux ensemble, Michel et vous ?
» A Paris, à présent, je peins le plus souvent seul . Michel intervient ponctuellement,comme par exemple pour les tigres de l’Ourcq . Il n’est désormais plus à PARIS et revient pour certaines occasions . Il peint à Cuba , et il signe également » Mosko et associés » ! J’ai d’ailleurs moi aussi peint avec lui à Cuba en 2004 , 17 interventions avant qu’on nous demande d’arrêter ! Nous avons une relation de confiance et d’amitié, qui dure depuis toutes ces années ! «
Vous peignez principalement à Paris: est ce que vous peignez de jour, de nuit , avec un accord préalable de la mairie ?
» je peins de jour, la technique du pochoir nécessite une logistique difficile à mettre en oeuvre de nuit , onn n’y voit pas bien clair ! Et puis le moteur de Mosko et associés n’est pas l’illégalité : c’est l’impact sur le quotidien des gens : une proposition neutre et joyeuse ! Quand aux autorisations … Disons que nous sommes illégaux mais jamais vandales ! «
Et depuis quand est ce que vous exposez ?
« nous avons fait notre première exposition après 15 ans de rue : en 2004 . Mais aujourd’hui, pour les tableaux je peins seul . Il y a une exposition collective 12 rue de le Forge Royale dans le XIème. Ensuite il y aura une exposition sur l’art urbain au château des Bouillants à partir du 12 mars 2011 «
Et vos projets dans la rue ?
» il va y avoir les rencontres urbaines bis ; elles se déroulent dans le XVIIIème. L’année dernière elles avaient coïncidé avec les 20 ans de Mosko et associés ; nous étions à l’honneur, et nous avions invité Jérôme ( Mesnager), Mis-Tic, Jef Aérosol . Cette année nous passons le flambeau à Paella, et lui même invite 5 artistes, dont nous ! «
Et pour finir, vos projets en général ?
» j’ai envie de changer, de lieux, et aussi de technique , travailler la matière. Et surtout je veux retrouver le sens social de cette passion . Je vais donc évoluer dans mes projets , retrouver le plaisir , redonner du sens . Et puis des projets à l’étranger aussi … «
Il reste un peu énigmatique, et je respecterai son secret … Nous le découvrirons bientôt j’éspère !
Nous voilà de nouveau à faire un tour dans l’atelier, pour m’expliquer les outils et la technique du pochoir . Tout commence avec une photo … Dont naitra le pochoir !

Il faut du matériel divers, pour le support, le chassis, et bien sur les bombes de peinture …

Et imaginez ma joie quand il évoque l’éventualité de faire, là, en direct, avec moi, une tête de tigre, dont le pochoir vient d’être créé !
Seulement voilà, il faut sortir sur une terrasse aménagée ( en effet, les produits qu’il utilise sont toxiques et nécessitent de travailler en extérieur ; ça tombe bien pour un street artiste ! )
Alors, quand il évoque le froid comme raison de repousser à plus tard, je balaie d’un revers de main ! Ce n’est pas la météo qui va me faire rater cette occasion unique d’une performance privée !
Nous voilà donc sur la terrasse …. il va peindre, là, devant moi, non pas une, mais deux têtes de tigre ! Préparatifs, positionnement du matériel, la première strate de pochoir est installée … C’est parti !



Et, mieux encore que des photos, des images …. !
Voilà, c’est déjà fini … ! Le tigre subira visiblement quelques retouches, l’artiste n’étant pas totalement satisfait de ce premier résultat …
Je pars, le laissant là où je l’avais trouvé, sur le perron de ce lieu magique qui abrite une faune secrète et merveilleuse !




Un grand merci à Gérard, de Mosko et associés !

Et soyez tranquille … Il veille sur vous !

